«Trou noir»: Pas de chèque en blanc
Alors que le mécontentement persiste dans l’est de la province, le ministre Gilles LePage défend le programme d’aide d’urgence destiné aux travailleurs saisonniers.
L’annonce d’un soutien financier aux victimes du «trou noir» ne semble pas contenter les manifestants, qui se sont fait entendre une nouvelle fois mercredi à Tracadie. Le porte-parole du mouvement, Fernand Thibodeau, s’est montré critique à l’idée de forcer les travailleurs à suivre une formation en échange de paiements.
Gilles LePage, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Croissance démographique, rétorque qu’il n’était pas possible de «signer un chèque en blanc» aux prestataires d’assurance-emploi pour les sept semaines qui séparent la fin des prestations du retour à l’emploi.
«On a voulu s’assurer de répondre à un besoin immédiat, mais il fallait absolument qu’il y ait une composante de formation ou d’expérience de travail», affirme le député de Restigouche-Ouest.
Les travailleurs saisonniers pourront être rémunérés pour participer à une expérience de travail au sein d’une municipalité ou d’un organisme sans but lucratif.
La possibilité leur est donnée de suivre une formation de 30 heures par semaine. Les participants recevront un remplacement de l’assurance-emploi correspondant au maximum de leur dernière prestation. Les frais de transport et de gardes d’enfants sont couverts par le programme.
«Ça peut être une formation en informatique ou en santé et sécurité au travail. On peut apprendre à réaliser un budget personnel, à rédiger un curriculum ou à passer une entrevue», précise Gilles LePage.
Le gouvernement propose également de payer jusqu’à 10$ l’heure les employés des industries qui souhaiteraient offrir à leur personnel formation spécifique avant le début de la saison,
LES CHÔMEURS CHANCEUX
Gilles LePage estime que les chômeurs sont chanceux de se voir offrir plusieurs options. Il invite tous les travailleurs concernés par le «trou noir» à se présenter aux bureaux du ministère pour discuter avec un conseiller à l’emploi.
«C’est le choix du prestataire. Il a le choix d’aller faire de la formation, de travailler ou de ne rien faire», résume le politicien.
Le premier ministre Trudeau s’est engagé à trouver des solutions à long terme au «trou noir» de l’assurance-emploi. Le nouveau budget fédéral prévoit d’ailleurs 230 millions $ pour s’attaquer au problème.
Gilles LePage assure que la province collaborera de près avec le gouvernement fédéral sur cette question.
«Les industries saisonnières sont une partie importante de notre économie. L’emploi est saisonnier à cause de la récolte, de la météo et de la saison de pêche. Ce sont des contraintes qui ne sont pas du ressort de l’employé. Notre rôle est de faire reconnaître cette réalité du NouveauBrunswick au fédéral.»
Le ministre espère qu’une solution sera trouvée d’ici l’automne.
«L’objectif est de permettre à l’employé d’acquérir une nouvelle expérience de travail et de pouvoir contribuer à la communauté, insiste le ministre. Ça peut être aussi simple que de peindre un édifice ou de faire des travaux journaliers.»