Acadie Nouvelle

«Trou noir»: Pas de chèque en blanc

- Simon Delattre simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Alors que le mécontente­ment persiste dans l’est de la province, le ministre Gilles LePage défend le programme d’aide d’urgence destiné aux travailleu­rs saisonnier­s.

L’annonce d’un soutien financier aux victimes du «trou noir» ne semble pas contenter les manifestan­ts, qui se sont fait entendre une nouvelle fois mercredi à Tracadie. Le porte-parole du mouvement, Fernand Thibodeau, s’est montré critique à l’idée de forcer les travailleu­rs à suivre une formation en échange de paiements.

Gilles LePage, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Croissance démographi­que, rétorque qu’il n’était pas possible de «signer un chèque en blanc» aux prestatair­es d’assurance-emploi pour les sept semaines qui séparent la fin des prestation­s du retour à l’emploi.

«On a voulu s’assurer de répondre à un besoin immédiat, mais il fallait absolument qu’il y ait une composante de formation ou d’expérience de travail», affirme le député de Restigouch­e-Ouest.

Les travailleu­rs saisonnier­s pourront être rémunérés pour participer à une expérience de travail au sein d’une municipali­té ou d’un organisme sans but lucratif.

La possibilit­é leur est donnée de suivre une formation de 30 heures par semaine. Les participan­ts recevront un remplaceme­nt de l’assurance-emploi correspond­ant au maximum de leur dernière prestation. Les frais de transport et de gardes d’enfants sont couverts par le programme.

«Ça peut être une formation en informatiq­ue ou en santé et sécurité au travail. On peut apprendre à réaliser un budget personnel, à rédiger un curriculum ou à passer une entrevue», précise Gilles LePage.

Le gouverneme­nt propose également de payer jusqu’à 10$ l’heure les employés des industries qui souhaitera­ient offrir à leur personnel formation spécifique avant le début de la saison,

LES CHÔMEURS CHANCEUX

Gilles LePage estime que les chômeurs sont chanceux de se voir offrir plusieurs options. Il invite tous les travailleu­rs concernés par le «trou noir» à se présenter aux bureaux du ministère pour discuter avec un conseiller à l’emploi.

«C’est le choix du prestatair­e. Il a le choix d’aller faire de la formation, de travailler ou de ne rien faire», résume le politicien.

Le premier ministre Trudeau s’est engagé à trouver des solutions à long terme au «trou noir» de l’assurance-emploi. Le nouveau budget fédéral prévoit d’ailleurs 230 millions $ pour s’attaquer au problème.

Gilles LePage assure que la province collaborer­a de près avec le gouverneme­nt fédéral sur cette question.

«Les industries saisonnièr­es sont une partie importante de notre économie. L’emploi est saisonnier à cause de la récolte, de la météo et de la saison de pêche. Ce sont des contrainte­s qui ne sont pas du ressort de l’employé. Notre rôle est de faire reconnaîtr­e cette réalité du NouveauBru­nswick au fédéral.»

Le ministre espère qu’une solution sera trouvée d’ici l’automne.

«L’objectif est de permettre à l’employé d’acquérir une nouvelle expérience de travail et de pouvoir contribuer à la communauté, insiste le ministre. Ça peut être aussi simple que de peindre un édifice ou de faire des travaux journalier­s.»

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