Acadie Nouvelle

Prise d’otages dans le sud de la France: quatre morts, incluant le suspect

- Sylvie Corbet, Samuel Pétrequin et Jean-Paul Bonincontr­o

Un homme armé a semé la terreur dans le sud de la France vendredi, volant une voiture, tirant en direction des policiers et prenant des otages dans un supermarch­é.

Trois personnes ont perdu la vie avant que le suspect ne tombe finalement sous les balles de la police.

Le président français Emmanuel Macron a dit que tout porte à croire à un attentat terroriste, le premier depuis son élection en mai dernier. Il a plus tard révélé que l’attaque a fait 16 blessés.

Les enquêteurs croient que le suspect de 26 ans, Redouane Lakdim, a tout d’abord volé une voiture dans la région de Carcassonn­e. Un occupant de la voiture aurait alors été tué et l’autre blessé.

Lakdim aurait ensuite tiré six coups de feu en direction de policiers qui rentraient de leur jogging matinal près de Carcassonn­e. Un des agents a été atteint à l’épaule, mais sa blessure serait sans gravité.

Le suspect s’est enfin réfugié à l’intérieur d’un supermarch­é de la bannière Super U dans la petite ville de Trèbes, à une centaine de kilomètres au sud-est de Toulouse. Il a tué deux personnes à l’intérieur en plus de prendre un nombre indétermin­é d’otages.

Les forces de l’ordre ont rapidement bouclé le secteur, avant de réussir à évacuer certains clients du supermarch­é.

Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a confirmé la mort de Lakdim et de trois autres personnes.

M. Collomb a aussi salué «l’héroïsme» d’un policier qui a pris la place d’un otage et qui, ce faisant, a été grièvement blessé. Le policier serait resté près du suspect et aurait aussi réussi à laisser son téléphone portable allumé pendant la crise, ce qui aurait permis aux agents restés à l’extérieur d’entendre ce qui se passait à l’intérieur.

M. Collomb n’a pas précisé dans quelles circonstan­ces le policier a été blessé.

C’est ce téléphone qui a permis aux policiers d’entendre que des coups de feu avaient été tirés à l’intérieur et les forces de l’ordre ont alors décidé de donner l’assaut. Deux autres policiers ont été blessés.

«Il a agi seul, il n’y avait personne d’autre que lui», a dit M. Collomb.

Un client qui se trouvait dans le supermarch­é a dit que le suspect paraissait agité et qu’il criait «Allahu akbar!» (Dieu est grand).

L’enquête a été confiée aux enquêteurs antiterror­isme du bureau du procureur de Paris. Daech (le groupe armé État islamique) a revendiqué l’attentat quelques heures plus tard.

M. Collomb a dit que le suspect est un petit délinquant qui était connu des policiers. «Nous pensions qu’il n’y avait pas de radicalisa­tion, mais il est passé à l’acte brusquemen­t», a dit le ministre.

M. Collomb a révélé que Lakdim a demandé, pendant le siège, la libération de Salah Abdeslam, le seul islamiste à avoir survécu aux attentats terroriste­s qui ont fait 130 morts à Paris en novembre 2015.

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Les policiers ont érigé un large périmètre de sécurité autour de la zone du supermarch­é où la prise d’otage s’est produite. - Associated Press: Emilio Morenatti

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