À COURT DE LITS POUR LES SANS-ABRIS
REFUGE HARVEST HOUSE DE MONCTON
Le refuge de Moncton Harvest House, qui vient en aide aux sans-abris, est à court de lits disponibles, alors que l’établissement d’hébergement d’urgence est anormalement fréquenté.
«On a été en surcapacité pour la plus grosse partie de l’hiver», constate Cal Maskery, le directeur du refuge.
Ouvert sept jours sur sept, l’établissement situé sur la rue High compte 22 lits pour hommes et huit lits pour femmes. Mais pas question de fermer la porte aux personnes dans le besoin à la recherche d’un toit.
Des matelas ont dû être ajoutés sur le sol pour accommoder une clientèle bien plus nombreuse que dans les années précédentes. M. Maskery appréhende l’arrivée de la saison chaude, habituellement plus achalandée.
«Nous n’avions jamais été pleins l’hiver dans le passé, dit-il. Ça arrivait régulièrement l’été parce que les gens voyagent d’un peu partout en Atlantique de mai à septembre.»
L’équipe de la Harvest House prévoit de réaménager les lieux pour installer 12 nouveaux lits. L’organisme tente actuellement de récolter 16 000$, qui serviront notamment à l’achat de casiers personnels.
SITUATION DIFFICILE À EXPLIQUER
L’an dernier, le service d’incendie de la Ville de Moncton a ordonné la démolition de plusieurs édifices laissés à l’abandon et qui présentaient un risque pour la sécurité des occupants. Certains de ces immeubles vacants étaient occupés illégalement par des sans-abris qui venaient se mettre à l’abri du froid.
Cal Maskery note que de nombreuses maisons de chambre ont également fermé dans le centre-ville. À cela s’ajoutent les problèmes de dépendance qui semblent plus présents que jamais.
«On voit beaucoup plus de drogues dans la rue que par le passé, affirme le directeur de l’organisme. Les utilisateurs ne peuvent plus payer leur loyer et finissent au refuge.»
Du côté de la Maison Nazareth, l’achalandage a été légèrement moins soutenu cet hiver. Mais les 30 lits du refuge de la rue Clark n’ont pas suffi lors de la vague de froid qui a frappé la province, peu avant Noël.
«Des clients ont dû passer la nuit dans la salle commune, explique le directeur général, Déo Cuma. Mais comme la rotation est rapide ici, ça s’est résolu immédiatement.»
Un intervenant est chargé d’aider les clients à retrouver une certaine autonomie. La politique de la Maison Nazareth prévoit qu’un client doit céder sa place dès qu’il le peut.
«Nous considérons qu’une personne dans le refuge est un sans-abri, ce n’est pas chez elle. Nous essayons dans la mesure du possible de lui trouver une sortie. Si elle reçoit un revenu quelconque ou qu’elle peut être prise en charge par une autre ressource communautaire, elle doit libérer le lit.»
Selon Déo Cuma, les deux refuges de Moncton tentent d’oeuvrer main dans la main. «Il y a une communication régulière entre les deux organismes. Quand on a des lits disponibles, ils peuvent référer leurs clients ici.»
En 2016, 759 personnes ont utilisé les services des refuges de Moncton. La ville du Sud-Est demeure celle qui compte le plus de sans-abris au Nouveau-Brunswick.