NÉGUAC : UN FERMIER GAGNE SA CAUSE CONTRE LA MUNICIPALITÉ
Paul Albert pourra poursuivre ses activités agricoles en toute légalité… pour l’instant. Récemment, un juge l’a déclaré non coupable dans une affaire l’opposant au Village de Néguac et à la Commission de services régionaux de la Péninsule acadienne. Le conseil municipal a cependant adopté une résolution pour porter la décision en appel.
Depuis quelques années, Paul Albert vend à la population des légumes cultivés sur le terrain de son père, Edgar Albert. Le succès de l’entreprise a été tel que Paul Albert a construit des serres au fond du terrain pour y faire pousser des tomates et des concombres.
M. Albert n’a cependant jamais pu obtenir les permis de construction nécessaires pour ériger les serres, et ce, malgré le caractère rural de l’endroit, le terrain de son père se trouvant officiellement dans une zone résidentielle.
Il a tout de même décidé de poursuivre ses activités.
«Des fois, il faut faire ce qu’on pense juste et, ensuite, c’est à eux (la municipalité) de prouver qu’on n’a pas le droit de le faire.»
À la fin de 2016, la Commission de services régionaux de la Péninsule acadienne a ainsi entamé une poursuite contre Edgar Albert. Son fils a déployé tous les moyens pour défendre son père devant les tribunaux.
Les efforts ont porté leurs fruits. Le 14 mars, un juge a déclaré Edgar Albert non coupable dans cette affaire en raison d’une erreur commise par les avocats de la poursuite.
«Ils n’ont pas présenté les bons documents sur la divulgation, alors lorsqu’ils ont tenté de déposer leurs preuves, on a fait une objection. En fin de compte, ils n’avaient pas assez de preuves pour défendre leur cause», dit Paul Albert.
UNE VICTOIRE DE COURTE DURÉE?
Le tour d’honneur de M. Albert pourrait cependant être de courte durée. Le conseil municipal de Néguac a adopté une résolution à l’unanimité pour porter le jugement en appel.
«La raison est simple. C’est à cause d’une formalité que le juge a fini par donner raison à M. Albert. La cause comme telle n’a même pas été entendue. De l’avis de notre avocat, on juge qu’il y a des choses qui doivent être exposées devant le tribunal», explique Marcel Brideau, directeur général de Néguac.
Selon la municipalité, une partie des serres se trouverait sur des terrains publics qui comprennent une sous-station d’Énergie NB.
Paul Albert espère que la municipalité changera d’idée.
«Le Village a perdu la cause et ils (les élus et l’administration) veulent dépenser l’argent du public encore une fois pour ramener ça en cour.»
VAGUE DE SYMPATHIE
En septembre 2017, son histoire a suscité une certaine vague de sympathie auprès d’une partie du public. Même la Société de l’Acadie du NouveauBrunswick est intervenue dans un communiqué de presse pour soutenir la cause.
Avec le vent dans les voiles, l’agriculteur se prépare déjà pour l’été 2018.
«Ça fait quatre ans que je fais ça. Ils ne peuvent pas m’empêcher de vendre des légumes. Je vais continuer de faire ce que je fais.»