Acadie Nouvelle

Transparen­ce dans les contrats publics: il faut moderniser la Loi sur le droit à l’informatio­n

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Le chef du Parti vert, David Coon, vient tout juste de perdre sa bataille judiciaire sur le droit à l’informatio­n. M. Coon tentait de forcer Shannex, une entreprise de foyers de soins privés, à rendre publique son entente de partenaria­t public-privé (PPP) avec le gouverneme­nt du Nouveau-Brunswick.

Le politicien avait déposé une requête en vertu de la Loi sur le droit à l’informatio­n et la protection de la vie privée pour demander que l’entente entière soit rendue publique, sans caviardage. Même si Anne Bertrand, l’ex-commissair­e à l’accès à l’informatio­n et à la vie privée, était en faveur du droit de divulgatio­n des documents, le libellé actuel de la Loi n’autorisait pas expresséme­nt la Cour d’accorder cette divulgatio­n.

Le cas de M. Coon réaffirme amèrement ce que nous savons déjà au sujet des ententes avec Medavie et Sodexo. Alors que le Parti vert et le NPD préconisen­t la modernisat­ion depuis longtemps, les libéraux et les conservate­urs ont maintenu certaines faiblesses dans la Loi. Ces faiblesses font en sorte que les contrats de privatisat­ion et de PPP ne peuvent que rarement être soumis à l’examen public avant qu’ils ne soient signés.

N’est-il pas temps que le gouverneme­nt applique et élargisse le droit du public à savoir où va vraiment notre argent, et ce bien avant qu’il ne soit trop tard pour prévenir les gaffes? Au Manitoba, une telle protection existe et elle vient tout juste de prévenir un coûteux plan de constructi­on de trois d’écoles par PPP. En allant «au public», l’argent économisé va permettre la constructi­on de cinq écoles!

Nos législateu­rs devraient mettre en oeuvre les recommanda­tions contenues dans le rapport de 2017 de l’Institut Columbia intitulé «La Banque de l’infrastruc­ture du Canada et le droit du public à l’informatio­n, afin d’améliorer la transparen­ce dans la prestation privée des services publics».

Les entités privées qui fournissen­t des fonctions ou des services publics substantie­ls, où qui reçoivent d’importante­s subvention­s de l’État pour fournir des fonctions ou des services publics, devraient être pleinement assujettie­s aux lois sur l’accès à l’informatio­n.

Chaque niveau de gouverneme­nt (fédéral, provincial et municipal) devrait adopter une politique de divulgatio­n rapide et proactive de tous les dossiers d’approvisio­nnement, y compris les analyses préliminai­res, les analyses de rentabilis­ation, les soumission­s retenues, les soumission­s rejetées, les évaluation­s des soumission­s et les contrats.

Chaque niveau gouverneme­ntal devrait adopter une norme discrétion­naire pour la divulgatio­n des renseignem­ents dont ont été saisis le cabinet ou ses comités. Les commissair­es à l’informatio­n devraient avoir accès à ces documents et avoir le pouvoir de

Les limites qui entourent les demandes du public au droit à l’informatio­n gardent les NéoBrunswi­ckois dans l’ignorance lorsqu’il s’agit de connaître les vrais coûts des ententes de privatisat­ion. Daniel Légère Président (SCFP-NB)

décider si ces documents doivent être divulgués ou non.

Il est évident que les obstacles à la transparen­ce profitent à ceux qui tentent de «vendre» au public les partenaria­ts publicpriv­é, la sous-traitance et d’autres régimes procorpora­tifs. Sans informatio­n adéquate, le public peut et sera induit en erreur.

Toute partie qui prétend valoriser la démocratie devrait agir pour moderniser la Loi sur le droit à l’informatio­n et la protection de la vie privée. En fin de compte, c’est aux législateu­rs de fixer les lois afin que nos tribunaux aient le pouvoir de reconnaîtr­e les intérêts supérieurs du public avant les profits des sociétés.

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Le chef du Parti vert, David Coon, vient tout juste de perdre sa bataille judiciaire sur le droit à l’informatio­n. Archives
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