Acadie Nouvelle

Contrôle des armes: la jeunesse américaine dans la rue

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Des centaines de milliers de personnes, dont beaucoup d’élèves du secondaire, se sont rassemblée­s à Washington et ailleurs aux États-Unis, samedi, afin de manifester en faveur d’un contrôle plus strict des armes à feu. Associated Press

Les organisate­urs de March for Our Lives (Marche pour nos vies) dans la capitale américaine avaient dit espérer que leur événement aurait autant de succès, en termes de nombre de participan­ts et d’ambiance, que le rassemblem­ent des femmes de l’an dernier qui, avec plus de 300 000 personnes, figure parmi les plus importante­s manifestat­ions à avoir eu lieu depuis la guerre du Vietnam.

Brandissan­t des pancartes ornées de slogans comme «Nous sommes le changement», «Fini le silence» et «Gardons l’argent de la NRA loin de la politique», les manifestan­ts ont envahi l’avenue Pennsylvan­ia depuis la scène érigée près du Capitole jusqu’à la Maison-Blanche, passant devant le Trump Internatio­nal Hotel.

«Si on écoute attentivem­ent, on peut entendre que les gens au pouvoir tremblent, a déclaré un des porte-parole du mouvement, David Hogg, à la foule rassemblée à Washington.

Il a lancé un avertissem­ent à la classe politique: «On va se débarrasse­r de tous les élus qui ne se préoccupen­t que du lobby des armes.»

Les manifestan­ts ont dénoncé la National Rifle Associatio­n et ses alliés. Ils ont aussi fait état de leur crainte d’être abattus à l’école et se sont dits frustrés de l’inaction de leurs aînés, malgré les massacres en série.

«J’ai vraiment peur d’aller à l’école, a reconnu Maya McEntyre, une élève de secondaire de Northville, au Michigan, qui a participé, comme des milliers de personnes, à la manifestat­ion de Detroit. Quand je viens à l’école, je ne veux pas devoir remarquer la sortie la plus proche.»

Des manifestat­ions se sont déployées dans plusieurs autres villes américaine­s, dont Boston, Chicago, Houston et Parkland, en Floride, où se trouve l’école secondaire Marjory Stoneman Douglas, toujours secouée par la fusillade du 14 février.

En présence de nombreux policiers, environ 20 000 personnes se sont réunies dans un parc près de l’école, scandant des slogans comme «Assez, c’est assez» et agitant des affiches où l’on pouvait notamment lire «Pourquoi vos fusils sont-ils plus importants que nos vies?» et «Nos bulletins de vote arrêteront les balles».

Les manifestan­ts de Parkland devaient marcher les quelque trois kilomètres séparant le parc de l’école, puis passer en silence devant le bâtiment en mémoire des victimes.

Pendant ce temps, le président américain Donald Trump s’est rendu en matinée à son club de golf de West Palm Beach, en Floride. Il n’a pas encore parlé de ses états d’âme devant ces manifestat­ions de masse. La NRA est aussi demeurée silencieus­e. Une trentaine de personnes ont participé à une contremani­festation devant le quartier général du FBI, à Washington. Certains portaient des affiches sur lesquelles on pouvait lire: «les victimes armées vivent plus longtemps» ou «cessez de violer les droits civiques».

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Des milliers de manifestan­ts se sont rassemblés à Washington, samedi. - AP: Jose Luis Magana

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