Acadie Nouvelle

Des origines jusqu’à l’Antiquité

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Pas si vite, répond Benjamin Radford, le rédacteur en chef du magazine Skeptical Inquirer qui a écrit un livre sur le sujet intitulé

Bad Clowns et publié en 2016. D’après lui, les clowns méchants ont toujours été parmi nous. «C’est faire fausse route que de se demander quand les clowns sont devenus méchants parce que, historique­ment parlant, ils n’ont jamais été très gentils. Ils ont toujours eu ce côté très ambigu», dit-il. «Parfois, ils sont gentils, parfois, ils sont méchants. Parfois, ils vous font rire. Parfois, ils rient de vous.» M. Radford fait remonter les origines du clown méchant jusqu’à la Grèce ancienne. Il établit une relation entre lui et les fous du roi de même qu’avec Arlequin. Il souligne que Punch, une marionnett­e malveillan­te qui frappait fréquemmen­t Judy, sa compagne, avec un bâton a fait sa première apparition à Londres dans les années 1500. «Ce clown massacreur et tueur de bébés est adoré par les Britanniqu­es de tous âges», révèle Benjamin Radford. Les clowns en Amérique du Nord sont liés aux cirques et avaient pour mission, à leurs débuts, de divertir les adultes. Leur histoire a toutefois fait un détour dans les années 1950 et 1960 lorsque Bozo et Ronald McDonald sont devenus, en absence de toute autre représenta­tion, les «clowns américains par excellence» pour les enfants, selon Benjamin Radford. Mais le plus sinistre des clowns attendait patiemment son jour de gloire. «Stephen King n’a pas inventé le clown malfaisant. Il existait bien avant lui. Mais ce qu’il a fait, c’est vraiment montrer l’autre côté de la médaille», ajoute-t-il. Le fait que la question fasse l’objet d’un débat n’a pas empêché M. Radford de rendre hommage à Frank Avruch, le premier acteur à avoir incarné Bozo dans une émission télévisée nationale. Sans les clowns vertueux, l’existence des mauvais n’aurait aucun sens. «La vérité, c’est que nous avons besoin à la fois des clowns gentils et des clowns méchants parce que sans les bons clowns comme Bozo, il n’y a pas de contraste, il n’y a pas de tension pouvant rendre les clowns malveillan­ts ou effrayants divertissa­nts ou intéressan­ts», conclut M. Radford. - AP

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