LES ÉTUDIANTS SERONT FORMÉS EN FRANÇAIS
Le Collège communautaire de Campbellton offrira à compter du 7 mai une formation de culture de cannabis, la première du genre en français au Canada.
Une vingtaine d’étudiants pourront du coup apprendre à faire pousser de la marijuana dès ce printemps.
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Croissance démographique, Gilles LePage, a annoncé un investissement de 117 000$ dans la formation de Culture de cannabis, lundi. L’argent servira à défrayer l’intégralité des droits de scolarité de la toute première cohorte.
Les diplômés de ce programme pourront notamment travailler comme technicien en production de cannabis.
La formation sera surtout axée au niveau de l’horticulture, de la semence à la récolte.
«C’est un cours où l’on aborde la science de la plante. Et plus on avance, plus on va toucher au cannabis. C’est important de voir comment une usine comme Zenabis fonctionne, car ce n’est pas une serre», explique Steve Godin, porte-parole du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick, notant que l’entreprise restigouchoise sera mise à contribution au niveau pratique.
La formation théorique sera dans les faits offerte dans les locaux du CCNBCampbellton. Pour des raisons de sécurité évidentes, les étudiants n’y feront pas pousser de cannabis. Ils seront plutôt formés avec d’autres types de plantes. Cela dit, en raison de la proximité de Zenabis, les étudiants s’y rendront sur une base régulière afin de voir la réalité de tous les jours à l’usine.
«Ils auront ensuite l’occasion de faire la transition sur le marché du travail en se joignant à nous. Les probabilités d’embauche sont excellentes. Le timing pour cette annonce est parfait, car nous aurons besoin de main-d’oeuvre qualifiée», indique le PDG de Zenabis, Kevin Coft,
Selon lui, la formation ira par contre plus loin que quelques notions d’horticulture.
«Elle va traiter de plusieurs autres facettes du métier, que ce soit la collecte de données, la sécurité, le contrôle de la qualité, etc. On est loin de la culture de cannabis de campagne. Notre infrastructure est à la fine pointe de la technologie. La sécurité y est telle que ça ressemble davantage à une usine pharmaceutique», exprime le PDG.
Une formation similaire développée par le CCNB-Campbellton – celle-là en anglais – a été offerte l’automne dernier pour la première fois au campus de Dieppe. Elle visait surtout à pourvoir les besoins de l’entreprise de production locale, Organigram. Vingt-six étudiants s’y étaient inscrits. Cette fois, les besoins sont au Restigouche, alors que l’entreprise Zenabis s’apprête à entrer dans sa phase de production de masse.
Cette annonce réjouit par ailleurs le maire d’Atholville, Michel Soucy, qui voit là une preuve de l’engagement de l’entreprise à créer des emplois dans la communauté.
«C’est une excellente nouvelle, car on vient donner la chance aux gens de la région de travailler dans une usine située chez eux. C’est aussi une bonne nouvelle pour notre collège communautaire puisqu’il augmente son offre de service. En ce qui a trait à Zenabis, elle y gagne aussi puisqu’elle va hériter d’une main- d’oeuvre qualifiée», exprime le maire.
Les inscriptions au programme ont lieu jusqu’au 9 avril. Le cours sera d’une durée de 20 semaines, soit de mai à septembre.