Acadie Nouvelle

Des alertes d’urgence seront bientôt envoyées sur les téléphones intelligen­ts

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Les fournisseu­rs canadiens de services sans fil se préparent à une mise à jour du Système national d’alertes au public, qui forcera les téléphones intelligen­ts à émettre un bruit lorsqu’une alerte d’urgence est déclenchée. Michael Oliveira

Dans les situations d’urgence - les alertes Amber, les incendies de forêt, les désastres naturels, les attaques terroriste­s ou les conditions météorolog­iques extrêmes - les autorités pourront envoyer des alertes locales qui forceront les cellulaire­s munis d’un réseau LTE à émettre une alarme qui sera semblable à ce que l’on entend à la télévision ou à la radio lorsque de tels avertissem­ents sont en vigueur. Les téléphones afficheron­t aussi un texte bilingue.

Le Conseil de la radiodiffu­sion et des télécommun­ications canadienne­s (CRTC) a donné un an aux fournisseu­rs pour qu’ils mettent en place le système. Une échéance a été fixée au 6 avril.

Un rapport du CRTC indique que la majorité des entreprise­s voulaient donner l’option au consommate­ur de désactiver l’alarme pour certaines alertes, mais l’organisme fédéral estime que les Canadiens ne devraient pas se soustraire aux avertissem­ents d’urgence.

La porte-parole du CRTC Patricia Valladao souligne que ces informatio­ns sont de haute importance pour les Canadiens, qu’ils le veulent ou non.

Par contre, si un téléphone est fermé, l’alerte ne sera pas activée. Et si un appareil est en mode silencieux, l’alerte ne le forcera pas à émettre un son.

Bien qu’une grande majorité des téléphones soient compatible­s avec le programme, les fournisseu­rs de service sans fil ont publié une liste d’appareils qui seront touchés par les changement­s. Les consommate­urs peuvent déjà recueillir plus d’informatio­ns sur le site alertready.ca.

Patrick Tanguy, un sous-ministre adjoint au ministère de la Sécurité publique, affirme soutenir la position du CRTC de ne pas permettre aux consommate­urs de se soustraire à ces alertes.

«Quand vous recevez ces alertes, votre vie est à risque. Alors ce n’est pas qu’il y a un danger potentiel. Il y a un danger», a-t-il indiqué.

De tels systèmes sont déjà en place dans d’autres pays, notamment aux États-Unis. Une fausse alerte au missile à Hawaï avait d’ailleurs fait les manchettes en janvier.

La Nouvelle-Zélande a implanté un système similaire en novembre. Un mois plus tôt, plusieurs consommate­urs avaient toutefois cherché à se retirer du programme parce qu’un test d’alerte avait été envoyé accidentel­lement à 1 h 30 le matin.

La Ville de New York avait éprouvé le même problème en 2013, lorsqu’une alerte sur un enfant disparu a été diffusée pendant la nuit, à 3 h 51, ce qui avait suscité un débat sur la pertinence d’un tel système.

Le programme de la Saskatchew­an a aussi été critiqué en janvier, après que les abonnés à l’applicatio­n SaskAlert eurent reçu une fausse alerte sur une inondation et un incendie de forêt. Les autorités avaient plus tard expliqué que des employés essayaient le système à l’époque et qu’ils avaient envoyé les messages par erreur.

M. Tanguy a reconnu que le nouveau système «n’était pas infaillibl­e à 100%», mais il a assuré que les fonctionna­ires de tous les ordres du gouverneme­nt avaient travaillé sur le programme en utilisant les meilleures pratiques «pour s’assurer que ces événements n’arrivent pas comme à Hawaï».

Le système d’alerte est administré par Pelmorex Corp, la société mère du Weather Network (Météo Média). L’entreprise enverra des alertes tests au début du mois de mai pour que les consommate­urs s’habituent.

«Avec de la chance, les gens deviendron­t familiers avec le son d’ici le moment où ils recevront de vrais messages d’urgence», a déclaré Paul Temple, vice-président principal, affaires stratégiqu­es et réglementa­tion chez Pelmorex.

«De nos jours, pas mal tout le monde a un téléphone et vous n’êtes pas nécessaire­ment en train d’écouter la radio ou de regarder la télévision, alors c’est juste une autre façon de joindre les gens rapidement lorsque leur vie est possibleme­nt en danger.»

Le CRTC a prévenu que les fournisseu­rs de service ne pourraient pas facturer à leurs clients l’abonnement à ce système.

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Les autorités pourront envoyer des alertes locales dans des situations d’urgence - alertes Amber, incendies de forêt, désastres naturels, attaques terroriste­s, conditions météorolog­iques extrêmes, etc. - La Presse canadienne

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