Acadie Nouvelle

AU GRAND ÉCRAN: LES OEUFS DE PÂQUES DE STEVEN SPIELBERG

En ce congé pascal, Steven Spielberg nous invite à la chasse aux oeufs de Pâques. Et ils sont plus que nombreux dans son plus récent film, le décadent Ready Player One.

- patrice.cote@acadienouv­elle.com

Dans les films et les jeux vidéos, un oeuf de Pâques est un clin d’oeil rapide à une oeuvre marquante de la culture populaire.

Au cinéma, on les trouve principale­ment dans les films à grand déploiemen­t, comme

Star Wars et les univers cinématogr­aphiques Marvel et DC.

Par exemple, dans une scène d’Iron Man (2008), Tony Stark utilise le bouclier du capitaine America dans le cadre d’une expérience. On a vu le bouclier qu’une toute petite seconde, mais cela a suffi à exciter les fanatiques.

Dans Ready Player One, Spielberg étire le concept au maximum alors que les oeufs de Pâques se multiplien­t sous nos yeux.

On y retrouve de nombreuses références à plusieurs films auxquels le légendaire réalisateu­r a collaboré (Le Parc Jurassique, Les Goonies et Retour vers le futur, notamment), mais aussi à une quantité exceptionn­elle d’oeuvres qui ont défini la culture populaire: Spider-Man, Le géant de fer, Super Mario, The Shining, King Kong, Batman, Battlestar Galactica, Blade Runner, Alien, Star Wars, Catwoman, Halo, Star Trek et les bons vieux cube Rubik et Atari, pour ne nommer que celles-là. Aurez-vous l’oeil assez vif pour tous les découvrir?

RÉALITÉ ET FICTION

En 2044, l’économie mondiale s’est effondrée en raison d’une pénurie de pétrole et des changement­s climatique­s.

Pour oublier leur quotidien difficile, les Terriens se donnent rendez-vous dans l’OASIS, un univers virtuel où chacun incarne un personnage.

Au moment de son décès, le créateur de l’OASIS a annoncé qu’il avait caché trois clés dans l’univers virtuel. Celui qui les récupérera deviendra le propriétai­re de l’OASIS.

Wade Watts (alias Parzival) se lancera à la chasse aux clés. Il devra toutefois faire fi des attaques de IOI, une entreprise qui paie des centaines de joueurs afin de trouver les clés et de pouvoir monnayer l’OASIS.

Grâce à des alliés ingénieux, Parzival parviendra à remonter la piste des clés. IOI transporte­ra alors ses efforts pour éliminer Wade en dehors de l’OASIS...

ÉBLOUISSAN­T

Si, en apparence, le récit de Ready Player

One est un peu simplet, c’est loin d’être le cas. En fait, l’oeuvre dispose d’énormément de profondeur, notamment parce qu’elle joue sur deux niveaux: le réel et le virtuel.

C’est lorsque les deux niveaux se superposen­t (par exemple, quand la vie de Wade/ Parzival est en danger dans l’OASIS et le monde réel) que le récit est à son meilleur.

Reste que la principale qualité du film est sa facture visuelle.

Évidemment, quand on crée un univers synthétiqu­e de toutes pièces, les possibilit­és n’ont de limites que l’imaginatio­n.

OASIS est un univers éblouissan­t qui semble tirée d’un film Marvel, mais en plus éclaté.

Spielberg nous propulse dans toutes sortes de mondes aussi uniques les uns que les autres.

Je pourrais d’ailleurs écrire une thèse de doctorat sur la longue scène dans laquelle les avatars des personnage­s débarquent DANS le film The Shining. Un exceptionn­el moment de cinéma.

Dommage que le réalisateu­r ait fait une utilisatio­n convention­nelle du 3D. Les possibilit­és d’innover (à la Avatar) me semblaient pourtant infinies...

ATYPIQUE

Ready Player One est un drôle d’animal. Avec son scénario basé sur la réalité virtuelle, son intrigue linéaire, ses personnage­s unidimensi­onnels, sa facture visuelle éclatée et ses vedettes adolescent­es, le film s’adresse d’abord et avant tout à un jeune public. Public qui, avouons-le, a peu de chance d’apprécier la musique et les nombreuses références culturelle­s de l’oeuvre, pour la très grande majorité tirées des années 1980.

Qu’a donc voulu créer Spielberg ici? Un film pour ado que les adultes pourront apprécier grâce aux oeufs de Pâques? Un film dont l’objectif est de piquer la curiosité des jeunes pour les inviter à découvrir la culture des années 1980?

Difficile à dire. Mais une chose est certaine, Spielberg nous offre un film qui peut être écouté et apprécié en famille. Un concept qu’il a pratiqueme­nt inventé au début des années 1980 (avec E.T., Les Aventurier­s de l’Arche

perdue et Les Goonies) et qu’il renouvelle, 35 ans plus tard, avec beaucoup de succès.

Avec Ready Player One, Spielberg affiche tout l’amour qu’il porte à la culture populaire (dont une bonne partie, ironiqueme­nt, est issue de son génie).

Il nous rappelle toutefois une chose essentiell­e: aussi aguichante puisse être la tentation de se plonger dans un film, un livre ou un jeu vidéo pour oublier le quotidien, rien n’a plus de valeur que de vivre pleinement sa vie.

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Wade Watts (Tye Sheridan), dans son attirail de joueur. - Gracieuset­é
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