Aréna de Saint-Arthur: la reconstruction mise sur la glace
L’impasse persiste dans le dossier de l’aréna de Saint-Arthur détruit par un incendie, il y a quatre ans.
Le 21 mars 2014 demeure une bien triste journée dans l’esprit des citoyens de SaintArthur. Cette journée, l’aréna de l’endroit – le coeur de la communauté – partait alors en flamme après une forte explosion attribuable à une fuite d’un réservoir de propane.
Rapidement, un comité s’est mis en place pour reconstruire le bâtiment. Utilisant la prime d’assurance de l’aréna, les restes d’un fonds de développement appartenant au DSL et l’argent provenant d’une campagne de financement communautaire, la population s’est donné les moyens de ses ambitions. Si bien que la reconstruction de l’aréna a débuté quelques mois après sa destruction.
Aujourd’hui, les murs sont montés, la fondation est coulée, mais aucune joute de hockey n’y a encore été disputée. C’est qu’il manque toujours 4,6 millions $ pour terminer le projet, et les gouvernements ne sont pas pressés de sauter dans la mêlée.
Depuis 2015, Saint-Arthur a entre les mains un aréna partiellement reconstruit, une coquille vide de 2,4 millions $.
PAS DE RECONNAISSANCE
Plus au sud, la municipalité de Richibucto a aussi attendu longtemps après les gouvernements pour finalement obtenir les millions de dollars manquants pour le remplacement de son aréna – le centre J.-Charles Daigle –, victime d’un incendie en 2009. Mais alors que la construction du nouvel aréna de Richibucto bat son plein, on fait du surplace à SaintArthur. Qu’est-ce qui bloque au Restigouche?
Il s’avère que l’aréna ne parvient pas à se qualifier pour aucun projet en infrastructure émanant du gouvernement fédéral.
Le gouvernement provincial s’est compromis l’été dernier pour défrayer sa part de la facture, soit le tiers du projet, un montant de 2,3 millions $. Mais cette offre était toutefois conditionnelle à ce que le partenaire fédéral embarque aussi dans l’aventure à valeur égale. Et rien n’indique à ce moment-ci qu’il soit prêt à le faire.
Saint-Arthur fait désormais partie d’Atholville. La municipalité pilote conjointement la relance de l’aréna avec le comité de reconstruction, mais elle n’a pas l’argent pour soutenir financièrement un tel projet. Selon le maire Michel Soucy, le problème réside principalement dans le fait qu’Ottawa refuse de reconnaître l’argent déjà investi par la communauté comme mise de fonds. Le comité a été trop vite à reconstruire.
«Ce n’est pas de leur faute, car ils ont été pressés de prendre cette voie par le gouvernement provincial de l’époque. On leur avait fait la promesse que le dossier allait avancer. Mais le fédéral refuse depuis de reconnaître l’investissement. C’est ce qui bloque le dossier. On semble être pénalisé pour avoir entamé la construction», indique le maire.
La municipalité s’était engagée à prendre sous son aile le futur aréna conditionnellement à la reconnaissance de l’investissement de 2,4 millions $ comme mise de fonds communautaires. Puisque la condition n’a pas été respectée, l’aréna n’a toujours pas été transféré officiellement à Atholville.
NOUVELLE DÉCEPTION
Tout récemment, M. Soucy avait pourtant bon espoir de voir l’aréna répondre aux critères de sélections d’un nouveau programme fédéral. Mais il vient de déchanter.
«La formule qui existe à l’heure actuelle c’est du 50-30-20 (50% fédéral, 30% provincial et 20% communautaire/municipal), ce qui est avantageux pour le communautaire et le provincial qui se retrouvent à payer moins qu’à l’habitude. Mais puisqu’on ne reconnaît pas notre investissement, ça signifie que nous devrions trouver un 900 000$ additionnel pour aller de l’avant. C’est énorme pour une petite communauté comme la nôtre, surtout que la population a déjà été passablement sollicitée», indique le maire.
Il ajoute que des discussions ont toutefois toujours lieu avec les gouvernements afin d’en arriver à une entente.
«Chaque fois que l’on pense avoir fait un pas en avant, on vit une déception. C’est très décevant. On sait à quel point l’aréna est une infrastructure importante pour la communauté. Saint-Arthur a perdu son principal employeur il y a quelques années, puis fermé l’école et plus récemment l’église. L’aréna constituait un pilier communautaire important et on va continuer de travailler pour le rouvrir», soutient M. Soucy.