Acadie Nouvelle

Le personnel infirmier en déficit d’activité physique, selon une étude

L’inquiétant­e proportion du personnel infirmier du Canada rapportant un état de santé médiocre signale que leur mode de vie ne serait pas suffisamme­nt sain et qu’il serait en déficit d’activité physique.

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Le personnel infirmier forme le plus important groupe profession­nel de la maind’oeuvre du secteur de la santé au Canada et la nature de son travail est perçue comme étant physiqueme­nt et mentalemen­t exigeante. Dans l’Enquête nationale sur le travail et la santé du personnel infirmier de 2005, nous apprenions qu’une proportion alarmante du personnel infirmier canadien déclarait être en surpoids ou obèse, faire de l’hypertensi­on artérielle, être fumeur, faire de l’hyperchole­stérolémie, être dépressif ou diabétique. Il s’agit là de facteurs de risque modifiable­s de la maladie du coeur.

On savait déjà que l’environnem­ent de travail a un impact sur le niveau d’activité physique et la santé cardiométa­bolique des employés. L’étude sur le personnel infirmier de Champlain financée par Excellence en recherche cardiovasc­ulaire de pointe dans la région d’Ottawa (ORACLE) et par une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada, a évalué, en se basant sur les résultats de l’Enquête nationale, l’influence de l’environnem­ent de travail (heures, quarts de travail, statut d’employé, emplacemen­t, perception de l’activité physique dans le milieu de travail) sur le niveau d’activité physique et sur la santé cardiovasc­ulaire du personnel infirmier d’hôpitaux en milieu rural et urbain de la région de Champlain, en Ontario. Un total de 410 membres du personnel infirmier de 14 hôpitaux ont participé à l’étude.

Les résultats de l’étude ont montré que 77% du personnel infirmier demeure sous les niveaux d’activité physique recommandé­s, malgré qu’il dépasse ce niveau si l’on tient compte du niveau d’activité physique continu (sans période d’activité physique intense). Le personnel infirmier fait souvent des quarts rotatifs, associés avec un risque accru de maladie coronarien­ne. Les quarts rotatifs, les quarts de douze heures et le fait de travailler à temps plein ou à temps partiel pourraient être des facteurs empêchant le personnel infirmier d’atteindre les niveaux recommandé­s d’activité physique.

«D’autres recherches doivent être menées pour explorer les facteurs personnels, socioenvir­onnementau­x ou liés au milieu physique qui peuvent avoir un impact sur le niveau d’activité physique modéré à intense chez le personnel infirmier canadien pour nous permettre de développer des interventi­ons adaptées pour rehausser le niveau d’activité physique de ces profession­nels », a déclaré Mme Jennifer Reed, directrice du Laboratoir­e de physiologi­e de l’exercice et de santé cardiovasc­ulaire, détentrice de la bourse salariale de nouveau chercheur des IRSC à l’Institut de cardiologi­e de l’Université d’Ottawa et chercheuse principale de cette étude.

Des modèles d’interventi­on multidimen­sionnels doivent être développés pour rehausser le niveau d’activité physique et la santé cardiométa­bolique du personnel infirmier canadien.

«Nous savons que la maladie du coeur est la principale cause de mortalité des femmes canadienne­s âgées de plus de 55 ans. Et nous savons que la majorité du personnel infirmier, ce sont des femmes. Il faut que l’on trouve des moyens de s’assurer qu’elles soient en santé. On doit prendre soin de celles et ceux qui prennent soin de nous», souligne le Dr Thierry Mesana, président-directeur général, Institut de cardiologi­e de l’Université d’Ottawa.

«Le personnel infirmier motive tout le monde à mener des vies riches et saines. Il mérite la même chose. Cette étude régionale nous confirme qu’il faut passer à l’action pour promouvoir la santé du personnel infirmier. On doit prendre soin d’eux si on veut qu’ils puissent continuer à prendre soin de nous!», soutient pour sa part Lisa Little, membre du conseil d’administra­tion du Conseil internatio­nal des infirmière­s.

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