Quand la caisse populaire se déplace chez vous
La fermeture de succursales de Desjardins au Québec pousse des élus de certaines régions à trouver des solutions novatrices pour continuer d’offrir des services aux clients aînés. Une caisse mobile vient notamment de voir le jour au Kamouraska. Un service
La caisse mobile a été mise sur pied au Kamouraska par Desjardins quelques semaines après la fermeture de comptoirs et de guichets.
L’objectif est d’appuyer les clients touchés par la perte de services. À l’intérieur, il est possible de recevoir des séances de formation à Accès D et de rencontrer un conseiller financier. On y trouve aussi un guichet automatique. Par contre, l’initiative a une durée de vie limitée et prendra fin à la fin avril.
UNI Coopération financière est au courant de la caisse mobile au Kamouraska, mais l’institution financière n’est pas prête à faire de commentaire à ce sujet.
Il y a près d’une décennie, l’ancienne Fédération des caisses populaires acadienne avait procédé à un important remaniement de ses services. Dans le cadre de ce processus, plusieurs points de service dans des petites communautés ont été fermés. En 2008, l’ancienne Fédération des caisses populaires acadiennes regroupait 34 caisses et 86 points de service. Aujourd’hui, UNI Coopération financière, la caisse unique, compte 51 points de service aux quatre coins de la province.
Maisonnette figure parmi ces communautés touchées. Le point de services a fermé ses portes en 2012. Le bâtiment est toujours vacant. En 2017, un magasin alimentaire a ouvert ses portes dans la municipalité et les clients peuvent faire des retraits à la caisse, dit Viviane Baldwin, mairesse de Maisonnette, mais les aînés doivent se déplacer à l’extérieur pour faire des dépôts.
«Heureusement, le Marché Maisonnette permet maintenant de faire des retraits par Interact, mais un service de dépôts et de conseils passager serait très intéressant!»
Majella Simard, professeur au département d’histoire et de géographie à l’Université de Moncton, s’intéresse particulièrement à la qualité de vie des aînés en milieu rural. Pour lui, les aînés sont toujours les premiers à subir les soubresauts d’une fermeture d’une caisse populaire.
«Plusieurs aînés s’identifient toujours aux caisses populaires, ces dernières représentant un maillon fort de la coopération en milieu rural.» Et que pense-t-il de la caisse mobile? «L’autobus ne pourra jamais remplacer la valeur symbolique que représente la caisse en milieu rural en ce qui concerne l’appartenance, la vie relationnelle, l’intégration à la communauté et le dynamisme du milieu. Dans certaines communautés, la caisse a une charge symbolique très lourde par tout ce qu’elle reflète en termes de coopération.»
D’ailleurs, selon lui, une caisse mobile ne parviendrait probablement pas à remplacer les emplois occasionnés par la fermeture du point de service local.
«En milieu rural, la perte d’un seul emploi bien rémunéré est susceptible d’influer négativement sur le développement économique.»
Pour rendre le meilleur service aux aînés, M. Simard préconise plutôt une autre initiative, soit d’offrir certains services financiers aux résidents de foyers de soins.
«Dans ce cas, c’est généralement la même caissière qui se déplace d’un foyer de soins à l’autre. Les aînés peuvent ainsi effectuer leurs transactions en toute sécurité, sans altérer le contact humain.»