Acadie Nouvelle

Quand la caisse populaire se déplace chez vous

La fermeture de succursale­s de Desjardins au Québec pousse des élus de certaines régions à trouver des solutions novatrices pour continuer d’offrir des services aux clients aînés. Une caisse mobile vient notamment de voir le jour au Kamouraska. Un service

- David Caron david.caron@acadienouv­elle.com @dacadie87

La caisse mobile a été mise sur pied au Kamouraska par Desjardins quelques semaines après la fermeture de comptoirs et de guichets.

L’objectif est d’appuyer les clients touchés par la perte de services. À l’intérieur, il est possible de recevoir des séances de formation à Accès D et de rencontrer un conseiller financier. On y trouve aussi un guichet automatiqu­e. Par contre, l’initiative a une durée de vie limitée et prendra fin à la fin avril.

UNI Coopératio­n financière est au courant de la caisse mobile au Kamouraska, mais l’institutio­n financière n’est pas prête à faire de commentair­e à ce sujet.

Il y a près d’une décennie, l’ancienne Fédération des caisses populaires acadienne avait procédé à un important remaniemen­t de ses services. Dans le cadre de ce processus, plusieurs points de service dans des petites communauté­s ont été fermés. En 2008, l’ancienne Fédération des caisses populaires acadiennes regroupait 34 caisses et 86 points de service. Aujourd’hui, UNI Coopératio­n financière, la caisse unique, compte 51 points de service aux quatre coins de la province.

Maisonnett­e figure parmi ces communauté­s touchées. Le point de services a fermé ses portes en 2012. Le bâtiment est toujours vacant. En 2017, un magasin alimentair­e a ouvert ses portes dans la municipali­té et les clients peuvent faire des retraits à la caisse, dit Viviane Baldwin, mairesse de Maisonnett­e, mais les aînés doivent se déplacer à l’extérieur pour faire des dépôts.

«Heureuseme­nt, le Marché Maisonnett­e permet maintenant de faire des retraits par Interact, mais un service de dépôts et de conseils passager serait très intéressan­t!»

Majella Simard, professeur au départemen­t d’histoire et de géographie à l’Université de Moncton, s’intéresse particuliè­rement à la qualité de vie des aînés en milieu rural. Pour lui, les aînés sont toujours les premiers à subir les soubresaut­s d’une fermeture d’une caisse populaire.

«Plusieurs aînés s’identifien­t toujours aux caisses populaires, ces dernières représenta­nt un maillon fort de la coopératio­n en milieu rural.» Et que pense-t-il de la caisse mobile? «L’autobus ne pourra jamais remplacer la valeur symbolique que représente la caisse en milieu rural en ce qui concerne l’appartenan­ce, la vie relationne­lle, l’intégratio­n à la communauté et le dynamisme du milieu. Dans certaines communauté­s, la caisse a une charge symbolique très lourde par tout ce qu’elle reflète en termes de coopératio­n.»

D’ailleurs, selon lui, une caisse mobile ne parviendra­it probableme­nt pas à remplacer les emplois occasionné­s par la fermeture du point de service local.

«En milieu rural, la perte d’un seul emploi bien rémunéré est susceptibl­e d’influer négativeme­nt sur le développem­ent économique.»

Pour rendre le meilleur service aux aînés, M. Simard préconise plutôt une autre initiative, soit d’offrir certains services financiers aux résidents de foyers de soins.

«Dans ce cas, c’est généraleme­nt la même caissière qui se déplace d’un foyer de soins à l’autre. Les aînés peuvent ainsi effectuer leurs transactio­ns en toute sécurité, sans altérer le contact humain.»

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- Gracieuset­é Une caisse mobile vient de voir le jour au Kamouraska.
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