Acadie Nouvelle

Des fidèles philippins cloués à des croix pour imiter la Passion du Christ

- Aaron Favila

Cette pratique sanglante reflète l’interpréta­tion particuliè­re que font les Philippins du catholicis­me, entremêlan­t traditions de l’Église et superstiti­ons populaires. La plupart des fidèles qui acceptent d’être crucifiés sont pauvres et le font pour expier leurs péchés, prier pour les

malades ou améliorer leur sort. Certains souhaitent aussi remercier Dieu pour ce qu’ils croient être des miracles.

Sept fidèles philippins, dont une femme, ont été crucifiés en ce Vendredi saint, dans la province de Pampanga, afin de rejouer les souffrance­s qui ont précédé la mort de Jésus Christ - une pratique pourtant condamnée par l’Église catholique.

Trois pénitents ont été cloués à des croix de bois par des villageois déguisés en centurions romains, devant les milliers de spectateur­s rassemblés sur une colline de San Pedro Cutud, et quatre autres fidèles se sont portés volontaire­s dans la ville de San Fernando, à quelque 80 kilomètres au nord de Manille.

Ruben Enaje, un peintre de 57 ans, comptait subir sa 32e crucifixio­n vendredi. Il s’était porté volontaire pour la première fois après avoir survécu à une chute de hauteur. Il espère pouvoir prendre part à ce rite annuel jusqu’à ses 60 ans.

Cette célébratio­n pascale fait froncer les sourcils des dirigeants religieux aux Philippine­s, le pays d’Asie où le catholicis­me romain est le mieux enraciné.

Ces rituels du carême demeurent toutefois populaires et constituen­t une attraction touristiqu­e majeure pour la province de Pampanga.

Le maire de San Fernando, Edwin Santiago, explique que plus de 400 policiers ont été déployés, vendredi, et des postes de premiers soins ont été mis en place .

«Nous apportons de l’aide parce qu’on ne peut pas empêcher l’afflux de touristes, a-t-il fait valoir. On n’en fait pas la promotion comme un festival, mais plutôt comme une démonstrat­ion de respect envers une tradition locale.»

 ?? Associated Press: Aaron Favila ?? Comme six autres personnes, Ruben Enaje a été littéralem­ent cloué sur une croix pour rappeler la crucifixio­n de Jésus. -
Associated Press: Aaron Favila Comme six autres personnes, Ruben Enaje a été littéralem­ent cloué sur une croix pour rappeler la crucifixio­n de Jésus. -

Newspapers in French

Newspapers from Canada