Acadie Nouvelle

Ottawa a étudié la possibilit­é que Netflix perçoive volontaire­ment les taxes

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De nouveaux documents du gouverneme­nt fédéral révèlent qu’Ottawa a cherché à trouver un moyen d’inciter les entreprise­s de services en ligne comme Netflix et Amazon à percevoir volontaire­ment les taxes de vente sur leurs transactio­ns. Une stratégie semblable à celle que Québec prévoit mettre en place l’an prochain.

Des notes de service remises à la ministre du Patrimoine canadien Mélanie Joly, au cours de l’année 2017, expliquent en détail comment certains gouverneme­nts ailleurs dans le monde ont exigé que les entreprise­s de services en ligne s’enregistre­nt auprès d’eux afin qu’elles perçoivent et reversent les taxes en vigueur dans le pays, sans avoir à créer de nouvelle forme de taxation.

Les documents, obtenus par La Presse canadienne grâce à la Loi sur l’accès à l’informatio­n, soulignent que les États doivent simplifier le plus possible la procédure qui permet aux entreprise­s de services en ligne de s’inscrire auprès du bureau des services fiscaux dans le but de percevoir les taxes qui échappent aux gouverneme­nts.

Le coût des abonnement­s à Netflix a augmenté dans deux des pays analysés dans les rapports remis à la ministre Mélanie Joly, soit au Japon et en Australie, après que ceux-ci eurent imposé leurs taxes de vente.

Le Nouveau Parti démocratiq­ue (NPD) a interpellé le gouverneme­nt libéral, mercredi, afin qu’il force Netflix à percevoir et à remettre les taxes en vigueur exactement comme l’entreprise procède dans les pays de l’Union européenne.

Le député néo-démocrate Guy Caron a demandé au gouverneme­nt de moderniser ses lois et de mettre tout le monde sur un pied d’égalité, faisant valoir, durant la période des questions aux Communes, qu’il était tout à fait logique d’agir ainsi.

Le premier ministre Justin Trudeau a répliqué que ce sont les contribuab­les qui paieraient la facture en réalité. Il est demeuré ferme sur le sujet et a réitéré que son gouverneme­nt n’imposerait pas de taxes aux contribuab­les abonnés à ces services en ligne.

Netflix est à l’avant-plan du mécontente­ment au Québec depuis le dévoilemen­t d’une entente - qualifiée de naïve par certains - selon laquelle l’entreprise doit investir 500 millions $ sur cinq ans au Canada dans le cadre de la politique culturelle fédérale.

Netflix s’est aussi engagé à investir 25 millions $ pour produire du contenu en français. Une promesse critiquée au Québec parce qu’aucune obligation contractue­lle ne force l’entreprise à véritablem­ent produire ce contenu. - La Presse canadienne

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