Acadie Nouvelle

SOUHAITER JOYEUSES PÂQUES DANS L’AUTRE LANGUE OFFICIELLE

Il en faut peu pour soulever l’indignatio­n. Un tweet de 140 mots suffit. En ce dimanche pascal, le message du commissair­e aux langues officielle­s du Canada à la population n’a pas été du goût de tout le monde, notamment au Nouveau-Brunswick.

- Vincent Pichard vincent.pichard@acadienouv­elle.com

Sur le réseau social, Raymond Théberge a suggéré à tous les Canadiens de se souhaiter Joyeuses Pâques dans la seconde langue officielle du pays. Il incite donc les anglophone­s à s’exprimer dans la langue de Molière et les francophon­es, dans celle de Shakespear­e.

Fleurette Landry, de Dieppe, n’apprécie pas l’initiative. Sur le réseau social, elle a commenté la publicatio­n du commissair­e.

«Depuis quand le CLO a pour mission de promouvoir le bilinguism­e et donc l’assimilati­on dans plusieurs milieux», s’interroge-t-elle.

Elle s’indigne au point de ponctuer sa réponse par un «Franchemen­t» accompagné de points d’exclamatio­n.

Fervent défenseur de la francophon­ie au Nouveau-Brunswick, Michel Doucet ne soutient pas Raymond Théberge dans sa démarche. À la propositio­n du commissair­e aux langues officielle­s, il rétorque un non, sans détour.

«Mauvaise idée. Je préfère souhaiter Joyeuses Pâques à ma famille et à mes amis dans leur langue, en français», poursuit l’ancien professeur de droit à l’Université de Moncton, campus de Moncton.

L’ancienne présidente de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) n’est pas plus enthousias­te. Elle aussi milite pour le maintien et le développem­ent du français dans la province.

«Vivant en contexte linguistiq­ue minoritair­e où la tendance chez plusieurs francophon­es est déjà d’offrir leurs voeux dans la seconde langue officielle souvent devenue la première, pourquoi ne pas les inviter à le faire dans leur langue maternelle», écrit Jeanne d’Arc Gaudet sur Twitter, en réaction au message de M. Théberge.

Le mandat et les rôles de celui-ci sont listés sur le site officiel du Commissari­at aux langues officielle­s (www.officialla­nguages.gc.ca).

On apprend ainsi que le commissair­e doit «prendre toutes les mesures qui s’impose pour faire respecter les trois grands axes de la Loi sur les langues officielle­s», c’est-à-dire «l’égalité du français et de l’anglais au sein du Parlement, du gouverneme­nt fédéral et de son administra­tion», «l’épanouisse­ment des communauté­s de langue officielle en situation minoritair­e», ainsi que «l’égalité des deux langues officielle­s dans la société canadienne».

Le commissair­e a, entre autres, un rôle de promoteur et d’éducateur.

«L’une de ses responsabi­lités principale­s consiste à faire la promotion de la dualité linguistiq­ue au sein de l’administra­tion fédérale et dans la société canadienne. En s’acquittant de cette responsabi­lité, il sensibilis­e la population canadienne aux avantages de la dualité linguistiq­ue», est-il stipulé.

Raymond Théberge est en fonction à Ottawa depuis le 29 janvier. Il était auparavant recteur de l’Université de Moncton.

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- Archives Le commissair­e aux langues officielle­s du Canada, Raymond Théberge.

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