Acadie Nouvelle

EN FORTE BAISSE

- Sébastien Lachance sebastien.lachance@acadienouv­elle.com @SbastienLa­chan4

De fait, avec seulement 113 policiers par 100 000 habitants, la région de Moncton est l’un des endroits au Canada où l’on retrouve la plus faible présence policière.

La présence policière sur le territoire du Nouveau-Brunswick a atteint un creux historique en 2017, selon Statistiqu­e Canada.

Des données récemment publiées démontrent que le pourcentag­e de policiers disponible­s par habitant du Nouveau-Brunswick se situe au plus bas taux jamais observé par l’institut national de la statistiqu­e.

Ainsi, le taux de policiers s’est chiffré à 162,4 policiers pour 100 000 habitants en 2017, en baisse de plus de cinq points par rapport à l’année précédente.

En 2010, ce taux se situait à 185,6 policiers par 100 000 habitants et avait atteint un sommet historique. Les données contenues dans le rapport

Les ressources policières au Canada 2017 révèlent de plus que le Nouveau-Brunswick a le plus faible pourcentag­e d’agents dédiés au maintien de l’ordre après l’Île-du-Prince-Édouard.

Toujours selon Statistiqu­e Canada, 1234 policiers étaient à l’emploi en 2017 d’un des neuf corps policiers présents en sol néo-brunswicko­is, le nombre le plus faible jamais enregistré depuis 1987.

Parmi les services de police desservant une population d’importance, la plus forte baisse du taux de policiers au pays a été observée au détachemen­t Codiac de la GRC, où le nombre d’agents est passé de 147 en 2016 à 134 l’année suivante (-10%).

Les communauté­s de Miramichi et de Saint-Jean doivent également composer avec une baisse importante au fil des ans du nombre de policiers en devoir.

Si ces données peuvent sembler inquiétant­es pour plusieurs à première vue, il faut toutefois noter que la proportion d’employés civils au sein des services de police tend à vouloir augmenter année après année.

Cette catégorie d’employés profession­nels représenta­it 10% de tout le personnel des services de police au pays en 2017, comparativ­ement à moins de 4% en 1996.

Ces derniers sont des employés dédiés par exemple à la collecte et à l’analyse de la criminalit­é, à la gestion financière ou encore aux technologi­es de l’informatio­n.

LA GRC ET LE MINISTRE LANDRY DEMEURENT MUETS

Questionné­e par l’Acadie Nouvelle afin de savoir si le nombre de policiers en devoir est suffisant pour assurer la protection des gens et des biens au Nouveau-Brunswick, la direction nationale de la GRC à Ottawa est demeurée pour l’instant muette au sujet du rapport de Statistiqu­e Canada.

Dans son bilan annuel publié en 2017, la GRC au Nouveau-Brunswick affirmait que la province est sûre et affiche l’un des taux de criminalit­é les plus faibles au pays, en précisant toutefois qu’il y avait augmentati­on des crimes contre les personnes.

Denis Landry, le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, demeure également silencieux pour l’instant au sujet du contenu du rapport de Statistiqu­e Canada.

L’Associatio­n des policiers du Nouveau-Brunswick s’est dite pour sa part peu surprise des données contenues dans le rapport portant sur les ressources policières au Canada.

«Ce n’est pas alarmant, même s’il y a au sein de la police un manque d’employés et de ressources comme en santé et dans le domaine de l’enseigneme­nt», a affirmé Chanel Roy, le vice-président de l’organisme qui défend les intérêts des policiers de la province.

«Je peux assurer qu’il n’y a pas de pénurie de policiers au Nouveau-Brunswick. Il y a plusieurs diplômés des académies de police qui attendent de dénicher un emploi.»

Si certains corps policiers doivent composer avec une main-d’oeuvre moindre et un budget de fonctionne­ment à la somme colossale, d’autres parviennen­t à tirer un peu plus leur épingle du jeu.

Les villes de Grand-Sault, de Fredericto­n et de Woodstock ont vu le nombre de policiers augmenter de façon substantie­lle en 2017 par rapport aux dernières années.

«Nous sommes choyés à Grand-Sault. Le nombre de policiers a augmenté ici et le ratio de policier par habitant est beaucoup plus élevé qu’ailleurs», a affirmé l’ancien chef Jean-Réal Michaud.

Baisse généralisé­e de la criminalit­é, nouvelles techniques d’enquête plus efficaces, augmentati­on des effectifs civils, il appert difficile pour les nombreux intervenan­ts questionné­s par l’Acadie Nouvelle d’expliquer les raisons qui ont bien pu mener à cette diminution de la présence policière au Nouveau-Brunswick et au pays.

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Contrairem­ent à la tendance observée au N.-B., les villes de Grand-Sault, de Fredericto­n et de Woodstock ont vu le nombre de policiers augmenter de façon substantie­lle en 2017 par rapport aux dernières années. - Archives
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Jean-Réal Michaud
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Denis Landry

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