«L’intégration économique des immigrants ne doit pas être le fruit du hasard»
Du fait des obstacles à l’intégration économique et à la discrimination, les jeunes immigrants, comme les jeunes Néo-Brunswickois, sont nombreux à quitter la province. Pour éviter la fuite des immigrants et faciliter l’intégration sur le marché du travail des nouveaux venus au Nouveau-Brunswick, le professeur de sociologie Leyla Sall affirme qu’il faut mieux éduquer le public et les employeurs. «Dans l’exemple des soins infirmiers, par exemple, je considère que ces discriminations-là sont dues à un déficit d’exposition à la diversité. Il faut donc des cours en compétences interculturelles, comme cela existe déjà au Québec», explique-t-il. Cependant, selon M. Sall, les obstacles ne seront pas résolus que par de la prévention et de la sensibilisation; le gouvernement doit prendre les choses en main. Outre la création d’un organisme central de reconnaissance des diplômes et une présentation honnête du marché du travail néo-brunswickois comme majoritairement anglophone, Leyla Sall recommande la mise en place de quotas. «C’est le seul moyen de lutter contre les discriminations», explique-t-il. «Si on veut avoir 30% d’immigrants francophones pour maintenir l’équilibre démographique, il faut recruter 30% d’immigrants dans le domaine de l’éducation et de la santé, les secteurs contrôlés par les francophones.» En 2016, seuls 17% des immigrants au NouveauBrunswick étaient francophones. - MT