Souvent sollicitées les soirs et les fins de semaine
Nous avons interrogé deux infirmières SANE. Par souci de confidentialité, nous ne dévoilerons pas leur identité et utiliserons des prénoms d’emprunt pour les désigner. Jeanne et Liette voient cette activité comme «une prolongation de (leur) job». «On revient à la base de notre métier: prendre soin des gens et les aider, tout en ayant le temps de bien le faire. On n’est pas limité. Pour chaque entretien, on prend le temps nécessaire», confie Jeanne. «Une agression, un épisode de violence ou un abus est un événement traumatique. En étant présente au moment où la victime a besoin de quelqu’un à qui parler, j’ai le sentiment d’aider à son processus de guérison. C’est une gratification», ajoute Liette. Toutes les deux reconnaissent que c’est parfois difficile. Elles se retrouvent confrontées à des situations dures, sordides. «Il faut apprendre à prendre du recul. On se parle entre nous. Ça nous permet d’évacuer le stress.» Les appels peuvent survenir à tout instant. Il n’y a pas de règles. «On est plus souvent sollicitée les soirs et les fins de semaine. Le lundi aussi est une journée parfois occupée. Les victimes ont pris le temps de réfléchir à leur situation et se décident à agir», remarque Jeanne. «Quand l’agresseur est un inconnu, la victime se manifeste rapidement. Quand c’est quelqu’un qu’elle connaît et que la situation dure depuis un moment, c’est plus compliqué pour elle», souligne Liette.