Acadie Nouvelle

Assurance-emploi: une zone spéciale pour la Péninsule?

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Il y a 30 ans, près de 75% de la maind’oeuvre de la Péninsule acadienne occupaient un emploi saisonnier ou occasionne­l. Les choses ont probableme­nt peu évolué depuis ce temps, analyse Claude Snow, porte-parole du Comité des 12 pour la justice sociale. Voilà pourquoi le gouverneme­nt fédéral doit créer de nouvelles régions administra­tives distinctes là où l’emploi est surtout saisonnier, croit-il. David Caron

Ces statistiqu­es se retrouvent dans le mémoire préparé par le travailleu­r social à la retraite et envoyé au bureau de Serge Cormier, député d’Acadie-Bathurst.

Les tableaux ont été préparés il y a quelques années avec des données compilées à partir des recensemen­ts de 1991 et de 2001. Claude Snow espère qu’une mise à jour sera réalisée avec des données plus récentes, bien qu’il ait de bonnes raisons de croire que la situation a peu changé.

«En parlant avec diverses personnes, on m’a dit que la situation n’a pas tellement changé depuis ce temps. Les statistiqu­es sont difficiles à compiler, parce que Statistiqu­e Canada n’a pas une division spécifique pour la Péninsule acadienne, il faut alors additionne­r les données dans chacune des localités et ensuite trouver une moyenne.»

En comparaiso­n, selon les mêmes statistiqu­es, seulement 55% des emplois sont saisonnier­s, occasionne­ls ou sur appel dans le reste du Nouveau-Brunswick.

Claude Snow propose au gouverneme­nt d’ajuster son programme d’assurance-emploi en conséquenc­e dans le nord-est du NouveauBru­nswick. Il recommande notamment la création de nouvelles zones administra­tives.

Avant 2000, la zone E couvrait la Péninsule acadienne, la région Chaleur, le Restigouch­e et une partie du Madawaska.

Puisque le taux de chômage dans cette zone dépassait les 15%, les travailleu­rs touchaient un minimum de 30 semaines de prestation­s d’assurance-emploi.

De nos jours, la Péninsule acadienne se trouve dans la zone Restigouch­e-Albert, qui couvre la vaste majorité du nord de la province et des régions du sud-est à l’extérieur du Grand Moncton. Puisque le taux de chômage est actuelleme­nt fixé à 11,9%, les travailleu­rs peuvent seulement obtenir un minimum de 23 semaines de prestation­s.

«Le profil de la région est différent. L’industrie saisonnièr­e est primordial­e dans le Nord-Est et particuliè­rement dans la Péninsule acadienne. Il faudrait que le programme de l’assurance-emploi soit ajusté en conséquenc­e. Il y a une réalité distincte ici. Le gouverneme­nt fédéral doit réaliser que le pays est asymétriqu­e. Une région comme la nôtre ne peut être traitée comme Toronto.»

Le militant pour la justice sociale juge d’ailleurs que le programme de formation annoncé récemment par le gouverneme­nt provincial et financé par Ottawa semble improvisé.

«On ne s’oppose pas à la formation ni aux projets communauta­ires, pour autant que ce soit bien fait. Mais ce qui arrive, c’est qu’on prend des gens qui sont à différents niveaux et on les met ensemble dans une salle de classe. L’enseignant a peu de ressources à sa dispositio­n et il est censé faire quelque chose. Ç’a un peu été lancé sans trop de réflexion.»

Pour que les travailleu­rs qui souhaitent profiter d’une formation puissent réussir, ils doivent pouvoir obtenir de l’enseigneme­nt individual­isé.

«Certaines personnes ont peu d’instructio­n formelle, mais sont très habiles à faire d’autres choses. Il faudrait qu’elles soient accompagné­es dans leur cheminemen­t. Quand il y a de 20 à 30 personnes dans la même salle, c’est impossible de faire de l’enseigneme­nt individual­isé.»

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Claude Snow, porte-parole du Comité des 12 pour la justice sociale. - Archives

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