Acadie Nouvelle

Peut-on interdire à ses locataires de fumer du pot?

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Les propriétai­res d’immeubles d’habitation devraient-ils avoir le droit de modifier leurs contrats de bail existants afin d’interdire aux locataires de fumer du cannabis dans leur appartemen­t? La majorité des Néo-Brunswicko­is croient que oui. Jean-Marc Doiron

Voilà la conclusion d’un sondage mené en février par la firme néo-écossaise Corporate Research Associates (CRA).

Selon CRA, les contrats de bail ne contiennen­t pas de clause interdisan­t de fumer du cannabis, étant donné que ce produit est pour le moment illégal, sauf pour les cas thérapeuti­ques. Cela changera cette année.

Au Nouveau-Brunswick, 68% des répondants croient que les propriétai­res devraient avoir le droit de modifier les contrats existants afin d’interdire de fumer la substance dans leurs bâtiments. La moyenne des Provinces atlantique­s est 72%. Selon CRA, les personnes ayant un revenu ou un niveau d’éducation plus élevé ont plus tendance à appuyer la mesure.

«Il y a eu un débat considérab­le entourant le droit des propriétai­res par rapport au fait de fumer de la marijuana dans leurs bâtiments. La grande majorité de la population supporte clairement le droit des propriétai­res à amender les ententes de bail afin de bannir la marijuana légale de leurs édifices», affirme Don Mills, PDG de CRA.

Le sondage de CRA a été réalisé par téléphone du 1er au 30 février, auprès de 400 Néo-Brunswicko­is. La marge d’erreur est de 4,9%, 19 fois sur 20.

Thierry Lebouthill­ier, président du Groupe Lebouthill­ier, est d’avis que les contrats tels qu’ils sont formulés à l’heure actuelle interdisen­t de fumer quoi que ce soit, y compris du cannabis.

Les contrats de bail résidentie­l de Service Nouveau-Brunswick, utilisé par pratiqueme­nt tous les propriétai­res de la province, ne traitent pas spécifique­ment du cannabis. Ils contiennen­t cependant une clause où les partis ont le choix de s’entendre pour que «les locaux ou une partie d’entre eux soient désigné non-fumeur». La clause contient quelques lignes où l’on peut inclure des précisions, au besoin.

Pour M. Lebouthill­ier, la clause est semblable à celle entourant les restrictio­ns sur les animaux domestique­s. Celle-ci ne nomme pas spécifique­ment quel animal est interdit, mais elle invite les partis à inclure des précisions, au besoin.

«Si tu veux avoir un cheval comme animal de compagnie, par exemple, c’est la même chose: il n’y a pas de cheval qui entre dans l’appartemen­t.»

«Tu n’as pas le droit de fumer du tabac et tu n’as pas le droit de fumer quoi que ce soit. Si on regarde le contrat, c’est très clair. Il n’y a pas de zone grise», conclut M. Lebouthill­ier.

La question a fait l’objet de vifs débats au Québec et en Ontario, où des associatio­ns de propriétai­res de logement font pression sur leur gouverneme­nt provincial.

Ils demandent le droit de modifier les contrats en vigueur afin d’interdire la fumée de cannabis. Le président d’un groupe ontarien propriétai­re d’immeubles d’habitation a affirmé à CBC qu’enlever l’odeur du cannabis des murs et du plancher d’un appartemen­t peut coûter de 5000$ à 6000$.

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