Les tarifs sur le soya pourraient nuire au marché
Les producteurs canadiens de fèves de soya estiment que la nouvelle liste de tarifs que veut imposer la Chine aux produits américains pourrait perturber le marché mondial et engendrer de l’incertitude. La Presse canadienne
La Chine a publié mercredi une liste de biens américains, évalués à 50 milliards $ US, qui pourraient être visés par des tarifs. Ces nouveaux droits sur des produits comme les fèves de soya, le whisky, le boeuf, les produits chimiques industriels et les petits avions seraient une mesure de représailles contre les États-Unis, qui ont précédemment indiqué leur intention d’imposer des tarifs à 106 importations chinoises.
Selon le directeur général de Soy Canada, Ron Davidson, les tarifs de 25% sur les biens américains pourraient créer des occasions d’affaires pour les exportateurs canadiens, mais ils pourraient aussi forcer le Canada à défendre ses ventes auprès de 69 autres pays.
Le Canada a vendu à la Chine, l’an dernier, près de cinq millions de tonnes de fèves de soya, un volume évalué à environ 2,7 milliards $.
C’est le plus grand marché d’exportation du pays, mais le Canada reste un petit joueur par rapport aux leaders mondiaux comme le Brésil, les États-Unis et l’Argentine.
Le Brésil a fourni environ la moitié des 100 millions de tonnes de fèves de soya importées par la Chine l’an dernier. Les États-Unis en ont livré environ 33 millions de tonnes.
M. Davidson estime que remplacer les fèves de soya américaines sera difficile et souligne que le Canada n’a pas de tel volume excédentaire, même si la légumineuse est la culture de plein champ qui connaît la plus forte croissance au pays.
Les producteurs américains qui voudront rediriger leurs exportations chinoises vers d’autres pays pourraient vendre plus de fèves de soya au Canada et à d’autres pays, ce qui perturberait les ventes canadiennes.
Le prix et le volume d’exportations canadiennes à la Chine pourraient grimper un peu, mais les prix pourraient diminuer sur le marché local et sur d’autres marchés, a indiqué M. Davidson, ce qui pourrait entraîner une «instabilité substantielle du marché mondial».