Acadie Nouvelle

Canadien: un Centre Bell trop accueillan­t

- Michel Lamarche La Presse canadienne

Le Centre Bell est reconnu comme l’amphithéât­re favori d’une majorité de clubs visiteurs dans la Ligue nationale de hockey à cause de l’ambiance qui s’y dégage. Peut-être la direction du Canadien de Montréal aura avantage à leur rendre l’endroit plus hostile la saison prochaine, comme ç’a déjà été le cas.

Du premier match de la saison, le 10 octobre contre les Blackhawks de Chicago, jusqu’au 41e, mardi soir face aux Jets de Winnipeg, les clubs rivaux se sont trop souvent sentis comme chez eux dans ce qui est censé être le château-fort du Tricolore.

Avec une fiche finale de 18-14-9 devant ses partisans, le Canadien a conclu l’année avec le huitième pire dossier de son histoire lors d’une saison comptant 41 parties à domicile. Or, une équipe qui est incapable d’établir sa supériorit­é et gagner plus de la moitié de ses matchs devant ses supporters ne peut pas survivre et aspirer aux grands honneurs.

À force de voir s’additionne­r les échecs au fil de cette décevante saison, les partisans du Canadiens ont été vus moins nombreux dans les gradins du Centre Bell. Néanmoins, ils n’ont pas leur égal dans la Ligue nationale de hockey.

L’entraîneur-chef Claude Julien le sait, lui qui a campé le rôle de l’«ennemi» pendant une dizaine de saisons entre son premier séjour au Centre Bell en janvier 2003 et son retour avec le Canadien en février 2017.

Julien y avait fait allusion lors de sa rencontre avec les journalist­es avant le duel de mardi. Il l’a répété lors de son point de presse d’après-match, à une question d’un journalist­e sur l’ovation réservée à Carey Price en première période.

En matinée, Julien avait parlé de «partisans éduqués» et l’entraîneur-chef du Tricolore ne pouvait utiliser un qualificat­if plus approprié pour les décrire, à la lumière de leur réaction après la présentati­on de la vidéo rappelant quelques-uns des meilleurs moments de Price avec le Tricolore.

Carey Price a connu la saison la plus difficile de sa carrière à Montréal. Lors de certains matchs, il a été chahuté, un traitement que les partisans de l’équipe ont aussi réservé à Patrick Roy et à Ken Dryden, deux anciens grands gardiens de l’équipe qui ont pris le temps de lui offrir des messages de félicitati­ons.

Ces applaudiss­ements nourris du public ont fait ressortir un côté de Price que les journalist­es n’ont pas vu trop souvent cette saison. Une sorte de vulnérabil­ité qui s’est notamment manifestée par les larmes qui ont coulé sur ses joues, derrière son masque.

Mardi soir, Price a été généreux dans ses réponses. En déclarant qu’il avait besoin de l’ovation qui lui a été réservée, il a parlé avec son coeur. On pouvait sentir qu’il avait été sincèremen­t touché par cette marque d’affection, qu’il ne semblait pas attendre.

Price ne jouera pas son prochain match au Centre Bell avant la fin de septembre. D’ici là, il pourra passer l’été l’esprit en paix sachant que les amateurs de hockey du Québec l’adulent et comptent sur lui pour relancer le Canadien de Montréal.

 ??  ?? Le gardien du Canadien de Montréal, Carey Price, a versé quelques larmes pendant l’hommage présenté pour avoir disputé le plus de matchs devant le filet de l’histoire de l’équipe. - La Presse canadienne: Paul Chiasson
Le gardien du Canadien de Montréal, Carey Price, a versé quelques larmes pendant l’hommage présenté pour avoir disputé le plus de matchs devant le filet de l’histoire de l’équipe. - La Presse canadienne: Paul Chiasson

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