«On doit refuser des projets»
Employé au sein de la compagnie VC Rénovations de Campbellton, Danny Roy est bien placé pour témoigner du besoin de main-d’oeuvre dans le secteur de la construction. «Les besoins sont pressants. Il y a une pénurie qui touche pratiquement toutes les spécialités: charpentier, plâtrier, poseur de gypse, peintre, estimateur, etc. C’est vrai pour nous, mais aussi pour pratiquement toutes les entreprises de la construction du Restigouche, du Nord et de l’ensemble de la province», exprime-t-il. En fait, cette situation serait la réalité de nombreuses entreprises canadiennes d’un océan à l’autre. Et cette difficulté à pourvoir les postes n’est pas sans conséquence. «On se retrouve dans une situation où nous devons refuser des projets parce qu’on sait qu’on aura de la difficulté au niveau des employés. Dans certaines circonstances, ça force aussi à faire appel à des sous-traitants. C’est vraiment problématique dans la région», admet-il. L’entreprise pour laquelle il travaille emploie, selon les saisons, de 75 à 125 personnes à sa succursale de Campbellton uniquement. Celle-ci jouit d’une excellente réputation et pourtant, on ne se bouscule pas à la porte pour y travailler. Comment se fait-il qu’elle ait autant de la difficulté à recruter? «C’est qu’il y a de moins en moins de jeunes pour prendre la relève alors que les besoins en construction et rénovation, eux, ne diminuent pas. La demande dépasse la capacité des entreprises», indique M. Roy. Il déplore qu’on ne valorise pas suffisamment le secteur des métiers dans les écoles. «Pourtant, c’est une avenue très intéressante et qui paye bien. Ce ne sont pas tous les jeunes qui sont faits pour l’université. Certains sont plus manuels et le secteur des métiers est un excellent débouché pour cette clientèle», souligne-t-il. En attendant une plus grande relève, il espère que le minisalon de l’emploi proposé aidera à combler les besoins. - JFB