Affaire Skripal: les conclusions de Londres sont confirmées
Un ancien espion russe et sa fille ont bel et bien été empoisonnés par un agent neurotoxique, a confirmé jeudi l’agence internationale responsable de la surveillance des armes chimiques. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), une lauréate du prix Nobel de la paix, a ajouté que l’agent neurotoxique était de «très grande pureté». Londres estime que cela démontre que seul un gouvernement disposant d’un laboratoire sophistiqué a pu le fabriquer. L’OIAC n’impute pas de responsabilité pour l’attaque, puisque cela dépasse le cadre de sa mission. Sa tâche était d’identifier le poison, non d’en retracer l’origine ou d’identifier les auteurs de la tentative d’assassinat. Le Royaume-Uni accuse la Russie d’être responsable de l’attaque perpétrée le 4 mars contre Sergueï Skripal et sa fille Ioulia (photo), dans la ville de Salisbury. Moscou nie y être pour quoi que ce soit. Dans un résumé de son rapport, l’OIAC ne mentionne pas le Novichok, l’agent neurotoxique évoqué par la première ministre Theresa May, mais dit que ses conclusions appuient celles «du Royaume-Uni en ce qui concerne l’identité du produit chimique toxique utilisé à Salisbury». L’agence dit que le nom et la structure du produit sont inclus dans la version complète du rapport, qui sera distribuée à ses 192 membres. Les agents neurotoxiques de la classe Novichok ont été développés par l’Union soviétique vers la fin de la guerre froide. Le Royaume-Uni prétend détenir des preuves que la Russie en a produit au cours de la dernière décennie, ce que nie Moscou. L’OIAC dit que la «très grande pureté» de l’agent neurotoxique utilisé contre M. Skripal et sa fille empêche de savoir à quel moment il a été fabriqué puisque l’absence d’impuretés l’empêche de se dégrader. Ioulia Skripal a récemment reçu son congé de l’hôpital, mais son père se remet plus lentement.