Acadie Nouvelle

La découverte d’un parasite suscite une grande inquiétude

La découverte récente par des chercheurs de la présence au pays d’un parasite suscite de grandes inquiétude­s dans la communauté scientifiq­ue.

- Sébastien Lachance sebastien.lachance@acadienouv­elle.com @SbastienLa­chan4

Plusieurs spécialist­es de la faune et de la santé animale qualifient Echinococc­us multilocul­aris de menace émergente, rien de moins.

L’Institut canadien de la santé animale vient en quelque sorte de sonner l’alarme, et ce, même si l’espèce est déjà bien connue par une branche de la communauté scientifiq­ue.

Également connu sous le nom de ténia du renard, le petit ver solitaire peut représente­r un risque pour les êtres humains et les animaux de compagnie, en particulie­r les chiens.

L’organisme affirme ainsi que les humains et les chiens peuvent être infectés en ingérant des oeufs de ténia provenant des excréments du renard ou du coyote.

Qui plus est, les humains peuvent être infectés par des fruits et des légumes contaminés qui ne sont pas lavés ou en mangeant sans s’être lavé les mains adéquateme­nt, précise l’Institut canadien de la santé animale.

Une fois ingéré par un chien ou une personne, le parasite se développe en une masse affectant habituelle­ment le foie.

Autrefois considéré comme inexistant au Canada, le ténia du renard a récemment été signalé chez des renards et des coyotes en Colombie-Britanniqu­e, en Alberta, au Manitoba, en Saskatchew­an et en Ontario.

Rien n’indique encore qu’il y aurait présence du Echinococc­us multilocul­aris en sol néo-brunswicko­is, mais sa présence ici est inévitable, selon certains spécialist­es consultés par l’Acadie Nouvelle.

Andrew Peregrine est selon plusieurs le plus fin connaisseu­r au pays des questions relatives à ce ver solitaire et aux parasites. L’espèce ne semble avoir aucun secret pour le vétérinair­e d’origine britanniqu­e.

Le réputé enseignant au Collège vétérinair­e de l’Université de Guelph en Ontario est plus que formel: les Néo-Brunswicko­is auront bientôt à composer avec le ténia du renard.

«On sait maintenant que le parasite est répandu dans le sud de l’Ontario. De manière réaliste, ce n’est qu’une question de temps avant que le parasite ne se trouve dans la région du Nouveau-Brunswick», a indiqué Andrew Peregrine à l’Acadie Nouvelle.

La présence prochaine - voire actuelle - en sol néo-brunswicko­is du ver plus qu’indésirabl­e pourrait s’expliquer fort simplement.

Considéran­t le fait qu’il y a beaucoup de renards, de coyotes et de chiens, tout comme dans les régions où la présence du Echinococc­us

multilocul­aris a été remarquée, il est ainsi aisé de penser que le ver va se retrouver au Nouveau-Brunswick un jour ou l’autre.

Un chercheur de l’Université Purdue, dans l’État de l’Indiana, a publié dès 2003 les résultats d’une enquête qui portait sur les dangers reliés aux oeufs de ténia.

«Les ténias adultes retrouvés chez les chiens et les chats causent généraleme­nt peu de pathologie et sont d’importance clinique mineure. Cependant, cela peut également causer une maladie grave et potentiell­ement mortelle chez les humains, les animaux domestique­s et dans la faune», peut-on lire dans le rapport du Dr Kevin R. Kazacos.

«À l’échelle mondiale, des infections larvaires avec les ténias du genre Echinococc­us représente­nt certaines des plus graves et importante­s maladies transmissi­bles de l’animal à l’humain», écrit également le responsabl­e du départemen­t de pathobiolo­gie vétérinair­e de l’Université Purdue.

D’autres études tendent de plus à démontrer que l’espèce est insensible à la congélatio­n, la preuve étant sa présence remarquée dans des territoire­s aussi froids que le Nord canadien, l’Alaska et la Sibérie.

Le feu ou une quelconque source de chaleur intense peuvent toutefois venir aisément à bout de ce parasite.

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- Archives Le fait qu’il y ait beaucoup de renards, de coyotes et de chiens au N.-B. pourrait favoriser l’arrivée du Echinococc­us multilocul­aris.
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