MARATHON DE BOSTON: CONDITIONS ÉPOUVANTABLES
«Les conditions étaient terribles. Les pires que j’ai personnellement vécues», a relaté Réjean Chiasson
C’est avec beaucoup de pluie et un vent de face assez froid que les coureurs ont dû composer lors du 122e Marathon de Boston, lundi. Même Réjean Chiasson, qui en a pourtant vu d’autres, raconte qu’il n’avait jamais couru dans de pires conditions.
Le recordman provincial de la distance (2h17m48s), qui servait exceptionnellement de guide pour le coureur aveugle Jason Dunkerley, a complété le marathon en 3h13m58s. Ce dernier visait à l’origine un chrono de 2h40m.
«Les conditions étaient terribles, dit-il. Les pires que j’ai personnellement vécues pour un marathon.»
«Jason est seulement content d’avoir pu terminer la course. Ce n’est pas le temps qu’il voulait, mais avec la pluie et le vent, il a rapidement décidé qu’il était préférable de seulement chercher à finir la course», ajoute le coureur originaire de Tilley Road.
D’ailleurs, quelques coureurs du Nouveau-Brunswick n’ont pas été en mesure de terminer la mythique épreuve de 42,2 km. Parmi les victimes, notons Paula Keating, de Miramichi, Daniel LeBlanc, de Dieppe, et Michael McNeil, de Riverview.
«J’ai dû abandonner au milieu de la course, révèle McNeil. Les conditions étaient froides et humides et je me suis blessé à une cheville.»
«Il s’agissait de mon 23e marathon et il a été de loin le plus difficile, affirme pour sa part Rémi Guitard, de Moncton. C’était de la pluie, puis de la pluie et encore de la pluie avec un vent de face. Alors, compte tenu des circonstances, je suis satisfait de mon temps (2h55m45s). La seule chose que j’ai moins aimée a été que j’ai frappé un mur au 35e km. Je ne peux pas être satisfait de ça.»
Étrangement, la plupart des femmes interrogées semblaient s’être beaucoup plus amusées.
C’était surtout le cas de Nathalie Thériault, de Beresford.
«Je viens de vivre la meilleure journée de ma vie, s’est exclamée Thériault, qui a complété la course en 3h42m07s. La pluie et le froid étaient là, mais avec un mental fort, tu peux accomplir n’importe quoi. Je me suis même qualifiée pour l’année prochaine. Yahoo, la vie est belle!»
Corinne Fournier, de Saint-Jean, en est une autre qui ne cachait pas sa satisfaction à son arrivée après 3h17m25s de course.
«J’ai battu mon record par près de six minutes malgré des conditions qui étaient loin d’être parfaites. C’était incroyable de voir les spectateurs nous encourager encore plus fort quand il s’est mis à mouiller plus. J’ai adoré ce moment», raconte Fournier.
«Ça n’a pas été une course comme les autres, indique Annie Pellerin, de Dieppe, auteure d’un temps de 3h26m17s. En raison de la température, je cherchais juste à courir assez vite pour avoir un battement assez élevé pour éviter de prendre froid. En aucun temps donc, j’ai pensé à mon chrono. Même qu’avant la course, on s’était dit que juste la terminer serait un réel succès. Mais, avec huit kilomètres à faire, j’ai réalisé que j’avais un temps raisonnable qui me qualifiait pour 2019. Je suis finalement très satisfaite de ma journée. Pour être honnête, c’est probablement la course dont je suis la plus fière en raison de la façon dont je l’ai gérée.»
«J’ai vraiment apprécié la température, mentionne Marcie Holland, de Saint-Jean, qui a terminé en 3h19m11s. Je me suis bien sentie pendant la majeure partie de la course, à part la fin où ça tombait pas mal fort. Il y avait tellement de boue au village des athlètes que c’en était difficile à croire. Malgré tout, je suis très heureuse de ma journée.»