Le bilinguisme des ambulanciers
Bernadette Landry
Moncton
Quand on a besoin d’une ambulance, c’est parce qu’on ne va pas bien du tout. Et quand on ne va pas bien, on ne devrait pas avoir besoin de se battre pour communiquer en français avec les ambulanciers qui nous transportent à l’hôpital. Nous sommes au Nouveau-Brunswick, une province officiellement bilingue. Ce n’est pas un privilège de parler aux ambulanciers en français, c’est un droit inscrit dans la Loi sur les langues officielles.
Malheureusement, la décision d’un arbitre vient de donner au syndicat des ambulanciers du Nouveau-Brunswick l’impression que le bilinguisme est secondaire par rapport à l’ancienneté des employés. Selon lui, il ne serait pas nécessaire pour les ambulanciers de pouvoir s’exprimer en français avec un patient francophone. Pourtant, il ne s’agit pas d’un caprice. Ne pas comprendre ce qu’un malade ou un blessé vous dit, ou ne pas pouvoir lui poser des questions dans sa langue et comprendre ce qu’il vous répond peut mettre sa vie en danger. Ça peut être une question de vie ou de mort. Imaginez ce qui arriverait à un anglophone qui ne pourrait pas se faire servir en anglais dans l’ambulance. On en entendrait longtemps parler!
Par ailleurs, le gouvernement annonçait dernièrement que le Nouveau-Brunswick allait enfin former des ambulanciers en soins avancés, comme c’est le cas partout ailleurs au Canada. Nous sommes la dernière province à offrir cette formation. Le problème, c’est qu’on ne l’offre qu’en anglais. Pourquoi? Le service doit être bilingue! Quand le gouvernement de Brian Gallant va-t-il respecter les droits des francophones de cette province? Va-t-il falloir qu’on enseigne à nos politiciens ce qu’ils doivent faire pour respecter leur propre Loi sur les langues officielles, une loi qu’ils devraient non seulement respecter, mais promouvoir? Personnellement, je ne crois plus en ce gouvernement. Comme le dit la chanson, libérez-nous des libéraux!