Acadie Nouvelle

Le petit Thomas Thériault ne l’a pas facile

- restigouch­e@acadienouv­elle.com @JFBjournal­iste

En octroyant la gestion du Programme extra-mural à l’entreprise privée, le gouverneme­nt provincial prenait le pari que les services allaient être améliorés et bonifiés. Mais quelques mois après l’entrée en service de l’entente, c’est pourtant l’inverse qu’expériment­e une jeune famille de Saint-Quentin.

Le petit Thomas Thériault ne l’a pas facile, c’est le moins qu’on puisse dire.

Le bambin âgé de 2 ans et demi est l’un des rares Canadiens à être atteint du syndrome de Zellweger, une maladie dégénérati­ve qui affecte plusieurs de ses organes. Thomas ne voit et n’entend pratiqueme­nt pas, en plus d’avoir des problèmes au niveau du foie et des reins. Sa mobilité en est, du coup, passableme­nt affectée.

En raison de tout cela, il doit rencontrer régulièrem­ent plusieurs spécialist­es, comme des orthophoni­stes et des physiothér­apeutes. Jusqu’à tout récemment, ceux-ci venaient le visiter à la maison.

Mais depuis l’arrivée de Medavie, les choses ont changé. C’est Thomas qui doit se déplacer.

Ses parents ont appris en début d’années que les services d’orthophoni­e allaient dorénavant être offerts à l’hôpital de SaintQuent­in et ceux de physiothér­apie à l’école.

Certes, les services sont toujours disponible­s dans la communauté, du moins en théorie puisque l’absence de personnel se fait aussi sentir (on recherche toujours un ergothérap­eute).

La mère du petit Thomas, MarieMichè­le Arpin, a récemment livré un témoignage touchant concernant les impacts que ces changement­s ont sur la vie au quotidien de sa petite famille. En entrevue au journal, elle a souligné que ce qui peut sembler une formalité pour certains est un calvaire pour sa famille.

«Sortir avec Thomas, ce n’est pas quelque chose de facile même si c’est pour une courte distance, car il faut apporter beaucoup d’équipement avec nous, y compris ses médicament­s et ses orthèses. De plus, il doit subir en mai une opération visant à pouvoir le nourrir par le ventre, c’est donc dire qu’il faudra également traîner cet équipement-là. Mais au-delà de tout ça, puisque Thomas voit très peu et qu’il n’entend presque pas, il est beaucoup plus fonctionne­l et se sent plus en sécurité chez lui, dans son environnem­ent. Tout est plus difficile pour lui quand il n’est pas à la maison», raconte Mme Arpin, avouant qu’elle se serait facilement passée de ce nouveau casse-tête.

Le problème? Dans sa forme actuelle, le Programme extra-mural ne semble disponible qu’auprès de la clientèle adulte et non scolaire et préscolair­e. Cette clientèle se retrouve dans les écoles ou les hôpitaux, selon la spécialité.

Auparavant, lorsque Vitalité était responsabl­e du programme, elle faisait preuve d’une certaine flexibilit­é quant aux visites. Questionné à ce sujet, le PDG de Vitalité, Gilles Lanteigne, a rappelé que l’extra-mural n’était plus sous la responsabi­lité du réseau.

«Le gouverneme­nt a pris une décision de transférer le programme à l’entreprise privée. Nous, on a maintenu les postes (des spécialist­es), par contre nous n’offrons plus de services à domiciles», a-t-il expliqué.

L’entreprise Medavie a également été contactée pour commenter la situation. Pour des raisons de confidenti­alité des patients, on soutient qu’il est impossible de discuter de cas particulie­rs.

«Services de Santé Medavie NouveauBru­nswick a pris en charge la gestion du programme le 1er janvier 2018. Depuis cette date, nous continuons à offrir tous les services, à l’exception des services d’ergothérap­ie et de physiothér­apie pour les patients pédiatriqu­es. Ces services sont pour leur part demeurés avec les régies régionales de la santé.Toutefois, nous collaboron­s étroitemen­t avec nos partenaire­s au Réseau de santé Vitalité afin d’assurer la continuité des soins pour les patients et leur famille», a répondu par courriel Ginette Pellerin, vice-présidente du Programme extra-mural.

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Marie-Michèle Arpin et son fils, Thomas. - Gracieuset­é
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