PAS DE TAXE HÔTELIÈRE
Le gouvernement provincial enterre l’idée d’un Fonds de promotion du tourisme financé par une taxe sur l’hébergement, une décision qui suscite la colère parmi les représentants de l’industrie touristique.
L’Association de l’industrie touristique du Nouveau-Brunswick réclamait depuis plusieurs années le prélèvement d’une taxe de 3% sur le coût de l’hébergement dans les établissements de la province.
L’association estime que la mesure permettrait d’amasser de 6 à 8 millions $ au profit des efforts de promotion du NouveauBrunswick comme destination touristique.
Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement provincial a discrètement annoncé qu’il renonçait à légiférer pour permettre aux municipalités de prélever ladite taxe.
Cette fin de non-recevoir déçoit Dan Myers, le président de l’Association de l’industrie touristique du N.-B.
«L’incompréhension du gouvernement provincial relativement à notre industrie et son mépris fait mal non seulement à l’industrie, mais à tous les Néo-Brunswickois», lance-t-il.
Dans une lettre adressée au premier ministre, il demande une rencontre sur ce dossier et va jusqu’à exiger la démission de John Ames, le ministre du Tourisme, du Patrimoine et de la Culture.
Gérald Normandeau, président de l’Association des hôtels du Grand Moncton, regrette lui aussi que le Nouveau-Brunswick n’ait pas suivi l’exemple de la NouvelleÉcosse et de l’Île-du-Prince-Édouard.
«Ça nous donnerait de l’argent pour compétitionner avec les régions qui se servent déjà de ces taxes pour attirer des touristes. Ça nous permettrait de faire campagne pour attirer des visiteurs à l’année et pas seulement pendant la saison estivale», dit-il.
Selon Gérald Normandeau, la province est réticente à l’idée d’imposer une nouvelle taxe à la suite de la hausse de la TVH.
«Plus de la moitié de nos clients viennent de l’extérieur de la province, la taxe touchera plus fortement les non-résidents», argumente le gérant de l’hôtel Crowne Plaza à Moncton.
La taxe hôtelière est déjà facturée dans certaines régions au Nouveau-Brunswick. L’Association des hôtels de Saint-Jean, l’Association du tourisme de la rivière Miramichi, Événements Bathurst, l’association touristique du comté de Charlotte et la Ville d’Edmundston recueillent des fonds sur une base volontaire pour la promotion du tourisme.
«Le problème avec ça est que si ce n’est pas harmonisé, le taux change d’un endroit à un autre, estime Gérald Normandeau. On demande que toutes les régions soient sur un pied d’égalité.»
L’Acadie Nouvelle a contacté le ministère du Tourisme, du Patrimoine et de la Culture pour demander quelles raisons ont motivé l’abandon du Fonds de promotion touristique. Nos questions sont restées sans réponse.
Une agente de communication a simplement fait valoir que le gouvernement investira 100 millions de dollars dans le tourisme au cours des huit prochaines années. Dans son dernier budget, la province a également augmenté de 19,1% le montant consacré aux parcs, aux sentiers, aux lieux historiques et autres infrastructures touristiques.