Acadie Nouvelle

Bernier annule la parution du livre où il critique Scheer

- Mylène Crête

Maxime Bernier ne publiera pas le livre dans lequel il critique son chef. Il aurait ainsi cédé à la pression exercée par ses collègues.

«Je me rends compte que tout ce que j’écris sera toujours interprété comme une tentative de créer de la division et de contester notre chef, a-t-il écrit sur Twitter en fin de journée mercredi. Ce livre et les idées qu’il contient sont très importants pour moi. Mais ce n’est pas le bon moment pour le publier.»

Il a précisé que le chapitre de 30 pages rendu public la semaine dernière contenait seulement trois paragraphe­s sur la course à la direction conservatr­ice.

La nouvelle a réjoui plusieurs députés conservate­urs à la sortie de la période des questions mercredi.

«C’était la meilleure décision qu’il fallait prendre pour lui et pour tout le monde», a commenté la députée Sylvie Boucher en ajoutant que M. Bernier avait compris que les conservate­urs devaient travailler en équipe.

«C’est pas le temps de faire ça, a dit le député Pierre Paul-Hus. S’il a le goût de faire un livre, il le fera plus tard quand il sera retraité.»

Dans un chapitre qui restera donc inédit, le député conservate­ur affirmait qu’il s’est fait ravir le leadership de son parti parce que Andrew Scheer a recruté de «faux conservate­urs». M. Bernier faisait ainsi référence aux nombreux agriculteu­rs qui ont voulu lui faire obstacle à cause de sa position contre le maintien de la gestion de l’offre.

Depuis que ces quelques pages ont été coulées dans les médias, le député de Beauce ne s’était pas expliqué publiqueme­nt.

«Tout le monde sait que Maxime allait à l’encontre de la plateforme conservatr­ice durant la course à la direction, a dit la députée ontarienne Marilyn Gladu. Est-ce qu’il va continuer à avoir ses propres opinions personnell­es? Oui, mais lorsqu’il parle au nom du Parti conservate­ur, je m’attends à ce qu’il rentre dans le rang.»

Mercredi matin, à la réunion hebdomadai­re de son caucus, la question a été soulevée. Certains de ses collègues lui ont réclamé des excuses tandis que d’autres maintenaie­nt que la course au leadership s’était tenue dans les règles.

«Il faut qu’il s’excuse, avait affirmé le sénateur conservate­ur Pierre-Hugues Boisvenu. Il faut qu’il s’excuse auprès des membres et auprès de ses collègues du caucus.»

«J’ai appuyé Andrew Scheer, avait rappelé le député Alain Rayes. Je suis un vrai conservate­ur et les gens qui ont travaillé avec nous autres étaient des vrais conser- vateurs.»

Le député Jacques Gourde, l’un des deux élus québécois qui avait donné son appui à Maxime Bernier durant la course à la direction, a laissé entendre que les discussion­s du caucus avaient été corsées.

«Nous les conservate­urs, on a l’habitude de laver notre linge sale en famille, mais je vous avouerai que certaines brassées ça prend plus de savon», a-t-il imagé.

En début d’après-midi, mercredi, M. Bernier choisissai­t de rentrer dans les rangs. Le whip du parti n’aurait pas eu besoin d’intervenir, selon une source conservatr­ice.

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Maxime Bernier − Archives

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