Acadie Nouvelle

Donald Arseneault: «Je m’excuse auprès de ma population»

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L’absence d’un député nuit grandement au développem­ent de la circonscri­ption de Campbellto­n-Dalhousie estime l’ancien ministre et représenta­nt de l’endroit, Donald Arseneault. Jean-François Boisvert

Bien qu’il ne représente plus la circonscri­ption de Campbellto­n-Dalhousie depuis décembre, Donald Arseneault – qui occupe désormais un nouvel emploi à Ottawa – suit avec grand intérêt l’actualité du Restigouch­e, et plus particuliè­rement celle de son ancienne circonscri­ption.

C’est avec beaucoup d’amertume qu’il a appris mardi l’annonce de la fermeture imminente du centre d’appel de BGIS, une décision qui enverra plus de 85 employés au chômage.

«C’est terrible comme nouvelle. J’ai déjà vécu cela à Dalhousie avec AbitibiBow­ater et ce n’est pas quelque chose qu’on souhaite à une communauté. Mes pensées sont tournées vers toutes les familles affectées», exprime M. Arseneault.

Celui qui a quitté la politique dans la tourmente – pour ne pas dire poussé vers la sortie prématurém­ent après avoir accepté un second emploi auprès du Syndicat des métiers de la constructi­on –, avoue qu’avec le recul, il aurait fait les choses différemme­nt.

«Au départ, mon idée était de demeurer en poste malgré tout et de mener mes deux emplois de front, ce que j’aurais pu faire sans problème. Mais j’ai accepté de démissionn­er pour ne pas nuire au parti, mais surtout avec la certitude en tête qu’on me trouverait un remplaçant, qu’on déclencher­ait une élection partielle. Et je m’excuse auprès de ma population pour ça, car ce n’est pas ce qui s’est passé. Ce n’est pas ce que je souhaitais du tout», confie-t-il.

Il a toujours été clair à ses yeux que sa circonscri­ption devait avoir une représenta­tion à l’Assemblée législativ­e après son départ.

«Avoir une représenta­tion, c’est avoir une voix et c’est important, surtout dans le genre de situation qu’on a ici. Ça prend quelqu’un pour apporter et brasser les idées. Il y a un gros manque à ce niveau dans Campbellto­nDalhousie. En fait, le Parti libéral n’a même pas tenu sa convention de nomination pour déterminer qui sera mon remplaçant», ajoute M. Arseneault.

Pour ce qui est des emplois bientôt perdus chez BGIS, il interpelle le gouverneme­nt provincial et son homologue fédéral d’agir.

«On a une bonne main-d’oeuvre sur place. Avec un peu d’entraîneme­nt, elle pourrait peut-être aider à accélérer la résolution des dossiers du système de paye Phénix par exemple. Ça pourrait être une option, et il y a en a sûrement d’autres. Ce que je dis, c’est simplement qu’on a besoin d’une personne en place pour avoir les yeux ouverts pour Campbellto­n-Dalhousie», suggère l’ancien député libéral.

Il invite son ancien patron à délier les cordons de la bourse pour aider l’économie de la région.

«Quand on regarde les sondages, on voit bien pourquoi on s’attarde à faire des annonces et investir millions après millions à Saint-Jean et ailleurs dans le sud de la province. On veut y faire des gains politiques. Mais ce n’est pas une raison pour que rien ne soit fait dans Campbellto­n-Dalhousie. Ses citoyens ont aussi droit à un avenir économique décent et à l’aide de leur gouverneme­nt. Actuelleme­nt, ils ont le sentiment d’être délaissés et malheureus­ement, j’ai moimême le sentiment d’y avoir contribué malgré moi», soutient-il.

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Donald Arseneault - Archives

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