Station de transfert de déchets: «Pas dans ma cour», disent des citoyens de Dalhousie
«Oui, la Ville a besoin des revenus fonciers et des emplois. Mais vous voulez mettre cela dans ma cour arrière et je ne suis vraiment pas d’accord», a indiqué René Landry, résident de l’endroit.
Des citoyens de Dalhousie ne veulent pas du déménagement de la station de transfert de déchets et de produits recyclables dans leur cour. Ils vont même jusqu’à réclamer la tenue d’une étude d’impact sur l’environnement avant que le projet n’obtienne son feu vert.
Il y a quelques semaines, le maire de Dalhousie, Normand Pelletier, a proposé à la Commission de services régionaux de déménager sa station de transfert (actuellement à Campbellton) dans un immense local inutilisé de sa ville, plus précisément l’ancien garage de la division forestière de la papetière AbitibiBowater.
Ce bâtiment de 22 000 pieds carrés serait suffisamment grand pour composer avec les surplus de matières recyclables prévus avec la mise en oeuvre du programme de cueillette collective prévu à l’automne.
En échange de ce déménagement, la Ville s’engageait à céder le site et ses bâtiments tout à fait gratuitement à la CSRRestigouche.
«Actuellement c’est nous (la Ville de Dalhousie) qui payons les taxes de cette propriété, on ne retire aucun revenu des eaux et égouts, et en plus on doit entretenir les bâtiments. Si on pouvait avoir la station, on ferait de l’argent, on attirerait en ville une douzaine de travailleurs et ça ferait épargner de l’argent à la CSRRestigouche», a réitéré le maire de Dalhousie lors de la rencontre.
Si l’idée semble une solution gagnante pour tous selon lui, certains citoyens ne l’entendent pas ainsi.
Lors de la rencontre du conseil municipal, trois d’entre eux ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’éventualité d’un tel déménagement. Ils habitent ou ont des intérêts dans un parc de maisons mobiles non loin du site en question et craignent que la présence de déchets aussi près des résidences dégage des odeurs, attire la vermine et nuise à leur quiétude ainsi qu’à la valeur de revente de leur propriété.
Les parents de Shawn Stevens demeurent également dans le parc en question. Il voit lui aussi d’un mauvais oeil l’idée actuellement sur table.
«Ce n’est pas un bon endroit pour ce genre d’opérations. C’est beaucoup trop près des maisons», a-t-il indiqué, réclamant étude d’impact environnemental devrait être effectuée au préalable.
Propriétaire du parc, Tracey FreesLeclerc a également dénoncé le projet, craignant que cela affecte la qualité de vie des citoyens de l’endroit.
Face à ce lot de critiques, M. Pelletier a tenu à rassurer les citoyens en précisant que les odeurs qui se dégagent de la station seraient minimales.
«J’ai visité les installations à Campbellton. Ce n’est pas un dépotoir. On n’enfouit rien là. Les déchets arrivent, sont compactés dans un semi-remorque et partent pour le dépotoir de Red Pine. Oui, il y a un peu d’odeurs à l’intérieur du bâtiment, mais elles sont minimes à l’extérieur», a-t-il indiqué. Son auditoire est toutefois demeuré sceptique.
Il a aussi tenu à rappeler que la situation financière de la ville est toujours précaire et qu’elle se devait d’essayer d’attirer de nouvelles entreprises sur son territoire.
«Depuis le départ d’AbitibiBowater, nous n’avons pas vu d’entreprises majeures venir s’établir ici. On n’a eu que des pertes et des fermetures. On doit attirer des entreprises ou dans le cas contraire, on sera obligé de continuer à hausser les taxes pour maintenir les services. Et si c’est le cas, vous ne serez pas plus contents», a indiqué M. Pelletier.
Il a précisé que le site en question est classé industriel et qu’il servait de garage pour machineries forestières.
Le projet de déménagement est loin d’être chose faite. Encore qu’une suggestion, il doit être analysé par le comité des finances de CSR-Restigouche qui émettra ensuite ses recommandations.