Célébrer les croissants… en les dévorant!
Pour la première fois au NouveauBrunswick, une pâtisserie prendra part à la grande Fête du croissant, une célébration gourmande qui a vu le jour au Québec en 2011 et qui ne cesse depuis de gagner en popularité.
Dans le local de la pâtisserie Croissant délice de Balmoral, c’était le branle-bas de combat mercredi. La pâtissière et propriétaire de l’endroit, Catherine Drapeau, s’affairait à préparer la pâte et à rouler ses croissants en prévision de la Fête du croissant, un événement prévu samedi.
Pâtissière de formation, la jeune entrepreneure s’est lancée en affaire il y a un peu moins de deux ans. Celle qui tenait à revenir travailler dans son coin de pays a vu, en l’absence de pâtisserie dans la région, une occasion unique de lancer sa propre entreprise.
Au départ, elle confectionnait ses créations dans sa propre cuisine. Aujourd’hui, elle a désormais un commerce qui a pignon sur l’avenue des Pionniers, Croissant délice.
Avec un nom pareil, la jeune entreprise du Restigouche était prédestinée à participer un jour ou l’autre à cette célébration du croissant. Il s’agit d’ailleurs de la seule pâtisserie du Nouveau-Brunswick – la première même depuis la création de cette fête – à avoir sauté dans l’aventure.
«Quand je me suis inscrit, les organisateurs étaient vraiment emballés de voir que quelqu’un du Nouveau-Brunswick s’intéressait à l’activité. Ils m’ont dit que j’étais la première depuis que ç’a été lancé. J’avais peine à le croire, car c’est pourtant tellement une bonne idée, une belle occasion de faire découvrir les produits des pâtisseries artisanales», exprime la jeune femme.
Au Québec, où la fête a d’abord vu le jour, on dénombre près d’une centaine de pâtisseries participantes. L’idée du concept est de créer un lien de proximité entre le consommateur et le producteur, de découvrir des artisans locaux, et bien entendu de simplement déguster un croissant frais. On en retrouve aussi pour la première fois cette année en Ontario.
La Fête a même traversé l’Atlantique alors qu’on soulignera le croissant dans huit pâtisseries de la région de Paris.
TRIPLER LA PRODUCTION
Pour cette première, la propriétaire de Croissant délice ne sait pas trop à quoi s’attendre. Sa pâtisserie étant déjà passablement achalandée, elle a donc décidé de tripler sa production habituelle pour la journée de samedi. Elle concoctera ainsi à la main environ 1000 viennoiseries, dont la grande majorité des croissants, mais aussi quelques pains au chocolat, des croissants aux amandes et des brioches pour ceux qui ont la dent plus sucrée.
«J’ai commencé à me préparer lundi. C’est beaucoup de travail et c’est aussi un peu stressant, car je n’ai aucune idée comment ça va aller. Chose certaine, je vais sûrement en ressentir les effets dans mes épaules samedi soir», lance-t-elle à la blague, bien qu’il y ait là une part de vérité compte tenu du grand nombre de pâtes roulées à la main jusqu’ici.
Le croissant fait partie des spécialités de la jeune pâtissière et représente une gâterie qu’elle affectionne tout particulièrement.
«Pour moi, le croissant c’est la base. Quand j’entre dans une pâtisserie, c’est très souvent ce que je prends. Ça donne généralement le ton au reste des produits du commerce», confie-t-elle.
Pour être admissibles à ce grand rendezvous gourmand, les artisans qui participent doivent respecter certaines règles, dont préparer leurs croissants de façon traditionnelle, c’est-à-dire conçue à la main (non roulé à la machine), avec du beurre (pas de la margarine), cuit sur place et frais du matin.
Ils s’engagent à vendre ceux-ci au coût de 1,25$. Catherine Drapeau a pour sa part bonifié ces critères en abaissant également le coût de son plus grand vendeur, son croissant aux amandes.
Seule cette année, elle espère que d’autres pâtisseries du Nouveau-Brunswick ajouteront leur nom à la Fête du croissant l’an prochain.
«Ce serait vraiment bien, car c’est une belle occasion de partager notre passion avec les gens», conclut-elle en retournant à ses pâtes.