«Trou noir»: le ministre et les saisonniers à la même table
Le ministre Gilles LePage a tenu sa promesse de mettre sur pied une table de concertation de l’assurance-emploi. Une première rencontre a eu lieu jeudi à Caraquet.
La réunion a eu lieu quelques jours après une manifestation à Tracadie en début de semaine. Lundi, quelques centaines d’employés saisonniers ont manifesté devant le bureau du député Serge Rousselle. Ils promettaient de rester sur place jusqu’à ce qu’ils obtiennent des réponses à certaines demandes, dont la mise en place d’une table de concertation.
Bien que des députés libéraux de la Péninsule acadienne y étaient pour rencontrer des employés saisonniers dès la matinée, les manifestants ont réclamé la présence du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Croissance démographique du NouveauBrunswick Gilles LePage, qui a éventuellement fait le voyage de Campbellton à Tracadie.
Il s’est engagé à tenir une rencontre pour lancer le dialogue.
Cette rencontre a eu lieu jeudi en présence du Comité d’action de l’assurance-emploi de la Péninsule acadienne, du gouvernement du N.-B., des employeurs, des pêcheurs, des organisateurs communautaires et de la SANB.
«On a décidé de travailler main dans la main pour faire des recommandations et mettre de la pression sur le gouvernement fédéral», résume Gilles LePage.
Aucun représentant d’Ottawa n’était présent, mais Gilles LePage a pleinement l’intention d’inviter le gouvernement fédéral, qui gère le dossier de l’assurance-emploi, à se joindre à la table de concertation.
«On veut qu’Ottawa nous délègue des représentants fédéraux qui seront capables de répondre à nos questions. C’est le fédéral qui doit légiférer.»
Le groupe est préoccupé par la question du «trou noir» de l’assurance-emploi et de l’impact potentiel des mesures mises en place par Pêches et Océans Canada pour protéger les baleines noires sur les travailleurs d’usines.
Le problème posé par la région économique de l’assurance-emploi de RestigoucheAlbert a aussi été évoqué. Le taux de chômage global dans cette grande zone qui couvre la vaste majorité de la province, à l’exception des régions urbaines principales, est actuellement établi à 11,8%, mais il varie entre les régions incluses dans la zone. En mars 2018, le taux de chômage dans le nord-est de la province s’élevait à 14,4%.
Comme le nombre semaines de prestations accordées aux travailleurs est lié au taux de chômage d’une région, les travailleurs de Restigouche-Albert doivent travailler un minimum 490 heures pour toucher à des prestations.
Il y a un an, la région de RestigoucheAlbert affichait un taux de chômage de 14,2%. Les travailleurs avaient donc besoin de travailler un minimum de 420 heures pour recevoir de l’assurance-emploi.
«Le gouvernement fédéral a promis de régler à long terme la situation de l’assuranceemploi et on veut être une partie prenante dans la solution. On va appuyer les travailleurs et employeurs.»
Fernand Thibodeau, porte-parole du Comité d’action de l’assurance-emploi, se dit heureux qu’une discussion franche ait pu enfin être engagée avec le gouvernement provincial. Il a l’impression que le dossier de l’assurance-emploi vient de franchir une étape importante.
«J’ai reçu un gros cadeau. Ça fait longtemps que j’essaie d’avoir une table de concertation. J’ai beaucoup communiqué avec M. LePage, ça fait plusieurs fois que je lui envoie des courriels. On ne s’est pas toujours compris, mais maintenant, c’est plus clair ce qu’on veut faire.» - DC