LES JEUNES ABSENTS DU CENTRE-VILLE
Plus de jeunes doivent s’établir au centreville de Moncton sans quoi les commerces risquent d’en souffrir. Selon un rapport, la population est moins bien nantie et plus vieille dans ce secteur de la ville.
Moncton Centre-ville, l’organisme qui représente la communauté d’affaires du noyau de la municipalité, a présenté son premier rapport d’évaluation pour ce secteur de la ville, la semaine dernière.
Il en ressort que même si 70% des entreprises de la municipalité sont au centre-ville, la population qui y habite est plus âgée et gagne un salaire inférieur comparativement à celle du reste de ville.
Un peu plus de 72 500 personnes vivaient à Moncton en 2015, selon le document, et 5% de cette population - un peu moins de 4000 citoyens - étaient établis au centre-ville.
Ces résidents ont un revenu moyen de 38 000$ par foyer par année, environ la moitié du revenu médian de la population de l’ensemble de la municipalité, qui se situe à 68 600$ par foyer.
La population du centre-ville est aussi vieillissante. Un peu plus de 20% des gens qui résident au centre-ville ont 65 ans et plus alors que la proportion est d’environ 16% ailleurs dans la municipalité.
«Au cours des dernières années, le centreville a enregistré une croissance de la population plutôt modeste. Elle a même un peu diminué de 2011 à 2015. Les prévisions laissent entrevoir une augmentation modeste d’environ 2000 personnes d’ici 2020», a précisé Anne Poirier-Basque, directrice générale de DMCI.
«Il faudra attirer des personnes avec des revenus plus élevés pour aider à soutenir des entreprises locales et l’économie du centreville», a-t-elle ajouté.
Il est cependant difficile de résister à l’appel des quartiers résidentiels, où les écoles sont à proximité et les terrains sont grands, et ce, surtout pour les jeunes familles dans la trentaine. Pour le nouveau président de DMCI, Jim Dixon, il est presque impossible d’attirer de jeunes familles dans ce contexte. Il faut plutôt se mettre à la tâche pour attirer des jeunes professionnels.
«Il faut donner aux trentenaires qui n’ont pas d’enfant des raisons de vivre au centreville. On ne peut pas faire déménager tout pour tout le monde», a confié M. Dixon, aussi développeur immobilier pour Ashford Investments.
M. Dixon donne l’exemple de l’essor des quartiers résidentiels dans le nord de Moncton où plusieurs écoles ont été construites et où les projets se multiplient. En voiture, si on échappe à l’heure de pointe, ce n’est qu’à 10 minutes du centre-ville.
«On ne peut pas faire compétition à ça», reconnaît-il.
Le système d’eau et d’égout vieillissant pourrait aussi ralentir le développement du centre-ville. La majorité de la tuyauterie souterraine a plus de 100 ans. À certains endroits, l’infrastructure date de 1895.
La Ville de Moncton est au courant de ce problème et a consenti à investir 5 millions $ sur sept ans en 2017.
Le centre-ville de Moncton n’occupe que 1,4% de la superficie de la municipalité, mais représente 14% des revenus en impôts fonciers. Il y a un peu plus de 1000 entreprises dans ce secteur, mais 62% d’entre elles n’ont que d’un à quatre employés et 21% de cinq à neuf. On compte aussi six compagnies qui ont plus de 250 travailleurs.