Le renouveau de la boxe passe par Miramichi
Un premier gala depuis 1987 sera présenté samedi dans la capitale des Irlandais
Dans les années 1950, les Maritimes étaient une plaque tournante importante de la boxe canadienne. Une époque où les principales têtes d’affiche avaient pour nom Yvon Durelle, George Ross, Roy Wouters, Cobey McCluskey, Tiger Warrington, Ossie Farrell, Harry Poulton, Richie Howard, Don Trainor, Norm Gautreau et Gaston Roy.
Pendant cette décennie, bon an mal an, il se présentait toujours un minimum d’une vingtaine de galas et la grande majorité avait lieu dans l’une de sept municipalités suivantes: Moncton, Chatham, Newcastle, Halifax, Sydney, New Glasgow et Charlottetown.
Certaines années, comme ç’a été le cas en 1950 et en 1954, les amateurs des Maritimes ont même eu droit à plus de 50 soirées de boxe. C’est énorme.
À titre comparatif, il y a eu 67 soirées de boxe dans tout le pays en 2017. De ces 67 galas, cinq ont été présentés dans les Maritimes: quatre au Nouveau-Brunswick (Moncton, Shediac, Fredericton, Bouctouche) et un seul en Nouvelle-Écosse (Sydney).
Les chiffres seront toutefois à la hausse cette année, du moins dans les Maritimes, puisqu’avec les galas prévus à Miramichi (5 mai) et à Sydney (19 mai), qui s’ajoutent à celui du 21 avril à New Glasgow, ça en fera déjà trois.
Pour l’historien de boxe Paul Doiron, luimême un ancien combattant élite dans les années 1980, il ne fait aucun doute que nous sommes en train d’assister à un regain de popularité et que le meilleur est à venir.
Il croit aussi que ce renouveau dans les Maritimes doit passer par la Miramichi, où se tiendra samedi au Centre civique le premier gala depuis mai 1987. C’est la fin d’une pause de 31 ans que les amateurs de boxe de Newcastle et de Chatham attendaient depuis déjà (trop) longtemps.
«Les gens de la Miramichi mangent de la boxe. En 1991, pour une compétition d’hommes forts, j’ai réussi à faire entrer 3200 personnes dans l’aréna. Ça fait 10 ans que je dis aux promoteurs qu’il faut ramener la boxe à Miramichi. Et Ian MacKillop frappe dans le mille avec son gala du 5 mai. C’est d’ailleurs une très belle carte de boxe qu’il propose», affirme celui qui signe depuis 11 ans une chronique hebdomadaire sur la boxe dans le Miramichi Leader. «Je crois aussi que le Nouveau-Brunswick peut devenir encore une fois un lieu important pour la boxe canadienne. Je n’en doute pas un instant. Nous avons présentement un champion canadien en Nathan Millier. Nathan a un grand potentiel. Il n’a pas fini de s’améliorer», dit-il.
«Et Dominic Babineau sera à mon avis champion canadien d’ici un an, peut-être même d’ici six mois. C’est le plus beau talent en Acadie depuis Jacques LeBlanc. Son potentiel est illimité. En fait, le seul gars actuellement au Canada qui peut battre Dominic Babineau, c’est Dominic Babineau. J’aimerais beaucoup voir un combat de championnat canadien entre Dominic et Joey Laviolette à Miramichi», soutient Paul Doiron.
«Dominic est un gars qui s’entraîne chaque soir, qui travaille dur dans le gymnase, qui sait se battre et qui veut se battre. Je le vois facilement avoir une carrière internationale d’ici deux ans. Et un jour, je le vois aussi combattre pour un titre mondial», révèle-t-il.
Annie Mazerolle et Chris Norrad ont également eu droit aux éloges de Paul Doiron.
«Selon moi, la boxe est en train de revivre. Il y a de plus en plus de promoteurs et la boxe est même retournée à Sydney (25 novembre) pour la première fois en 30 ans. Et New Glasgow vient de présenter son premier gala depuis longtemps (1990)», souligne-t-il.