CES ENTREPRISES QUI FAVORISENT LA DIVERSITÉ
Certains secteurs ont adopté une véritable démarche d’inclusion et d’intégration
Au Nouveau-Brunswick, certaines entreprises ont fait le choix de la diversité et encouragent l’inclusion d’immigrants francophones au sein de leurs équipes. Une stratégie payante tant pour les employés que pour les employeurs.
Il y a quelques semaines, le professeur de sociologie à l’Université de Moncton et chercheur Leyla Sall expliquait à l’Acadie Nouvelle que les freins sont nombreux au Nouveau-Brunswick pour les immigrants francophones qui cherchent à intégrer le marché du travail.
Des obstacles existant en dépit de la volonté du gouvernement de recourir à l’immigration francophone pour pallier la perte de vitesse de la population francophone de la province.
Toutefois, certains secteurs ont adopté une véritable démarche d’inclusion et d’intégration de la diversité dans leurs activités. C’est le résultat de l’étude de M. Sall, financée par l’organisme fédéral Immigration, réfugiés et citoyenneté.
Au premier rang de ces entreprises qui favorisent la diversité, le secteur banquier. Selon le rapport d’étude que s’est procurée l’Acadie Nouvelle, les banques du Nouveau-Brunswick sont de plus en plus nombreuses à compter des immigrants dans leurs effectifs, et à en voir les avantages.
C’est notamment le cas de la Banque Nationale à Moncton. Parmi les dix employés que le directeur de la succursale de
la rue Main, David Michaud, a embauchés, cinq proviennent de l’immigration francophone. Parmi eux, des Guinéens, des Marocains, des Haïtiens et des Sénégalais.
«On ne fait pas exprès. On engage les meilleurs aux entrevues. Je ne fais pas de discrimination positive», explique-t-il toutefois.
Si les employés de M. Michaud n’ont pas été recrutés du fait de leurs origines, les bénéfices de cette démarche sont pourtant indéniables. Le premier d’entre eux est la grande variété de langues parlées dans la succursale, qui permet de servir des clients qui ne parlent ni le français ni l’anglais.
«Ici, à la succursale, on parle huit langues différentes, dont l’arabe, l’italien, le créole et l’espagnol. Ça nous a souvent dépannés, surtout avec les réfugiés», explique M. Michaud.
Dans son étude, Leyla Sall note également un autre bénéfice du recours à l’immigration: l’ouverture d’un carnet de nouveaux clients. Une plus-value notoire dans le milieu très concurrentiel des banques.
«M. Michaud a recruté, il y a quatre ans, un étudiant guinéen finissant en finances. Quand il a été recruté, cet employé a amené tout un réseau de clients: des Africains, des Guinéens et des Sénégalais. Il a donné accès à la banque à une clientèle qu’elle n’aurait pas pu avoir», explique-t-il.