Acadie Nouvelle

Un Mario Doucette choisi pour l’exposition 150 ans, 150 oeuvres

- Sylvie Mousseau sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com

Une peinture de l’artiste Mario Doucette a été choisie pour faire partie de l’exposition nationale virtuelle, 150 ans, 150 oeuvres: l’art au Canada comme acte d’histoire. Le peintre de Moncton se retrouve aux côtés de grands maîtres comme Paul Émile Borduas, Jean Paul Riopelle, Alfred Pellan, Guido Molinari et Alfred Pellan.

Fruit de trois années de travail, ce projet réalisé par la Galerie de l’Université du Québec à Montréal, sous la direction de Louise Déry, revisite l’histoire canadienne en l’illustrant par 150 oeuvres qui l’ont, en quelque sorte, construite ou transformé­e en un siècle et demi. Dans ce panorama historique, on retrouve des pièces célèbres et d’autres plus surprenant­es, précisent les responsabl­es du projet. La dispersion des Acadiens (d’après Henri Beau) réalisée en 2006 par Mario Doucette fait partie de cette vaste sélection. Son tableau a été sélectionn­é pour l’année 2006.

«Je suis très reconnaiss­ant de me retrouver parmi ces 150 artistes et qu’on fasse une place à l’histoire de l’Acadie contrairem­ent à certains autres projets réalisés dans le cadre du 150e qui l’ont un peu esquivé. C’est une partie importante de l’histoire du Canada. C’est un projet très inclusif et diversifié qui inclut aussi les Premières Nations», a déclaré Mario Doucette, en entrevue depuis Edmundston où il participe aux Éloizes. Il figure parmi les finalistes en arts visuels. La dispersion des Acadiens (d’après Henri Beau) a été achetée par le Musée des beauxarts de la Nouvelle-Écosse en 2010. Sujet de plaintes un peu partout où elle a été exposée, ce pastel et acrylique sur bois revisite une oeuvre de l’artiste québécois Henri Beau qui date de 1900 (qui appartient au Musée acadien de l’université de Moncton).

D’ailleurs Henri Beau fait aussi partie de l’exposition 150 oeuvres, 150 ans. Les deux oeuvres abordent la déportatio­n des Acadiens de 1755. Mario Doucette a choisi de représente­r les déportés complèteme­nt nus, marquant ainsi la dépossessi­on vécue par le peuple acadien. Il se défend d’avoir voulu peindre une oeuvre érotique. «Quand j’explique aux gens ma démarche, habituelle­ment ils comprennen­t.»

En les peignant sans vêtement, il explique qu’il a mis en évidence le peu d’informatio­ns existantes sur les victimes de la Déportatio­n. Cette peinture de style naïf marque le début de sa recherche picturale sur l’histoire de l’Acadie. C’est en 2006 que Mario Doucette a commencé à s’intéresser aux tableaux sur l’histoire de l’Acadie en les réinterpré­tant à sa façon. Inaugurée mercredi, l’exposition qui sera en ligne pendant cinq ans présente aussi une oeuvre d’Alex Colville de la NouvelleÉc­osse, décédé en 2013. Mario Doucette figure parmi les plus jeunes artistes de la sélection. Ce projet fait suite à l’exposition Le Projet peinture: un instantané de la peinture au Canada, lancée en 2013 et en ligne jusqu’en novembre 2018. Mario Doucette a deux oeuvres dans cette exposition.

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La dispersion des Acadiens (d’après Henri Beau), de Mario Doucette - Gracieuset­é

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