Campbellton ne veut pas laisser partir ses Tigres
Malgré les difficultés financières qu’elle connaît et l’intérêt de certaines communautés à mettre la main sur une équipe de la Ligue de hockey des Maritimes, la Ville de Campbellton n’entend pas se départir de ses Tigres de sitôt.
Les Slammers de Woodstock déménageront la saison prochaine. Où? On l’ignore encore. Ce que l’on sait par contre, c’est que les municipalités de Quispamsis et de Grand-Sault, ainsi que Montague sur l’Île-du-Prince-Édouard, seraient les candidates potentielles.
Avec les succès du Blizzard d’Edmundston à sa première année dans le circuit, l’intérêt de mettre la main sur une formation du circuit est bien réel. En ce sens, les Tigres de Campbellton, qui ne roulent pas sur l’or, pourraient s’avérer une proie facile pour les promoteurs.
Et c’est d’autant plus vrai que la municipalité - qui en est propriétaire - peine à boucler son budget. Sans oublier que Campbellton annonçait tout récemment que ses difficultés financières la force à prendre certaines décisions difficiles, comme celle de fermer l’antre des Tigres (Centre civique Memorial) durant la période estivale.
Mais il faudrait repasser un peu plus tard pour un déménagement.
En entrevue, la mairesse de Campbellton, Stéphanie AnglehartPaulin, a tenu à préciser que les Tigres de Campbellton ne sont pas près de déménager.
«On comprend que ça coûte quand même cher, mais notre population est fière de son équipe», indique-t-elle, ajoutant que le sort de l’équipe pour la saison 2018-2019 est déjà scellé: la formation évoluera à Campbellton. Celle-ci soutient d’ailleurs que la Ville n’a pas été approchée à ce moment-ci par quiconque ayant un intérêt envers l’équipe.
En septembre, la municipalité a publié un sondage effectué auprès de sa population à propos des Félins. Le conseil voulait alors jauger l’importance de l’équipe auprès de ses citoyens et, surtout, à combien se chiffrait cette loyauté, donc la contribution maximale annuelle qu’elle devait injecter dans celle-ci. Le résultat a été largement favorable au maintien de l’équipe.
Ce sondage en main, le conseil a reconduit son engagement pour la saison 2017-2018, budgétant un montant maximal de 50 000$. La situation est toujours la même depuis. Et puisque rien n’indique que les partisans ont changé leur fusil d’épaule, la mairesse ne voit pas comment elle pourrait endosser un éventuel déménagement, et ce, même si les finances de la Ville ne se sont guère améliorées.
«Ce n’était pas un engagement d’une seule saison, mais de plusieurs. On veut conserver notre équipe dans notre ville», dit-elle.
Selon la mairesse, la direction des Tigres a aussi fait certains sacrifices afin d’accommoder à son tour la Ville, dont celui d’accepter de tenir son école de hockey annuelle sur la deuxième glace plutôt que la principale, dont l’installation a été repoussée à la fin septembre afin d’engendrer des économies. La première partie à domicile des Tigres pourrait ainsi n’avoir lieu qu’en octobre. En fermant son Centre civique Memoria pour l’été, la Ville s’attend à épargner 130 000$.
«L’organisation des Tigres est très coopérative. Ils savent tout le boulot que l’on a à faire au niveau de nos finances et elle est prête à certains sacrifices. De notre côté, fermer l’établissement n’est pas quelque chose que l’on aime faire, car ça implique qu’une partie de nos employés se retrouveront sans travail pendant quelques semaines cet été. On convient que nous (les membres du conseil) ne sommes pas les plus populaires en ce moment dans l’enceinte de la bâtisse, mais on doit avancer», ajoute Mme Anglehart-Paulin.