DES RÉSIDENCES SUBMERGÉES
Les citoyens de la région de Saint-Jean ne sont pas au bout de leurs peines. Selon l’Organisation des mesures d’urgence, le niveau de l’eau atteint désormais des niveaux jamais vus et continue de monter.
Dans la région de Quispamsis et de SaintJean, le niveau de l’eau a atteint 5,7 mètres dimanche, soit deux mètres au-dessus du seuil d’alerte.
«Les niveaux d’eau ont atteint des sommets historiques dans les régions du sud de la province, dépassant les niveaux observés en 1973», a déclaré le directeur de l’Organisation des mesures d’urgence, Greg MacCallum, dimanche après-midi.
La situation pourrait empirer alors qu’Environnement Canada prévoit que 20 mm de pluie tombera sur le sud de la province dimanche soir.
En raison du sol saturé d’eau, ces précipitations supplémentaires pourraient hausser le niveau des eaux ou au moins le maintenir au début de la semaine, avait averti l’agence la veille.
L’Organisation de gestion des urgences de Saint-Jean appelle les résidents qui habitent le long du fleuve Saint-Jean et dans les zones d’évacuation à quitter les lieux et demande d’emmener les enfants loin des quartiers inondés.
L’organisation prévient les résidents qui persistent à demeurer dans leur propriété inondée que les premiers répondants pourraient être dans l’incapacité de les assister s’ils avaient besoin des services d’urgence.
«Évitez la navigation de plaisance, le kayak ou toute autre activité, car les courants sont forts et l’eau peut être profonde et contaminée. De grandes quantités de débris descendent la rivière et peuvent être immergées», peut-on lire dans la mise à jour destinée à la population.
Des dépôts de sacs de sable ont été mis à disposition du public, tandis que la force policière et les employés municipaux multiplient les visites au porte-à-porte dans les zones sinistrées.
L’entraide s’organise dans les communautés de Jemseg, de Gagetown, de Hampstead, de Belleisle, de Grand Bay-Westfield, de Quispamsis, d’Oak Point et de Saint-Jean où l’eau monte. Résidents, bénévoles et employés municipaux se relaient pour empiler des sacs de sable en guise de barrage contre la crue.
Les autorités provinciales se préoccupent également de la montée du niveau de la rivière Madawaska. La crue pourrait affecter les résidents qui vivent le long du chemin Baisley, dans le quartier Saint-Jacques, à Edmundston.
Du côté de Fredericton, la situation est en passe de s’améliorer alors que le niveau de l’eau devrait commencer à diminuer au cours de la journée.
La municipalité s’active déjà à nettoyer les routes et les stationnements du centre-ville touchés par la crue.
MOBILISATION GÉNÉRALE EN FAVEUR DES SINISTRÉS
Une porte-parole d’Énergie NB, MarieAndré Bolduc, a indiqué dimanche que 797 résidences desservies par la société d’État étaient touchées par les inondations, dimanche, en fin d’après-midi. Des équipes d’Énergie NB sont sur le terrain pour débrancher les résidences évacuées de son réseau et ainsi éviter les contacts entre l’eau et l’électricité.
En parallèle, l’Organisation des mesures d’urgence a organisé la distribution de plus de 100 tonnes de sable, aidée par les municipalités et des entreprises privées.
Depuis vendredi, la Garde côtière canadienne, le ministère des Pêches et des Océans et Transports Canada ont aussi été mis à contribution afin d’appuyer les sinistrés.
Des équipes de pompiers du Grand Moncton ont été déployées pour venir en aide aux personnes isolées à Oromocto. À Saint-Jean, l’entreprise Cooke Aquaculture a même mis trois de ses bateaux à disposition des secours.
La province n’écarte pas la possibilité de faire appel aux Forces armées canadiennes, mais leur intervention n’est pas jugée nécessaire pour le moment, a expliqué Greg MacCallum.
«Nous avons suffisamment de bateaux, ils sont bien utilisés et répartis», ajoute-t-il.
Les équipes se concentrent sur les évacuations d’urgence pour les gens qui ont besoin de soins médicaux et ceux ne peuvent pas quitter leur domicile par leurs propres moyens.
Dimanche après-midi, la Croix-Rouge canadienne recensait plus de 975 personnes inscrites sur la liste des évacués. L’Organisation des mesures d’urgence du N.-B. appelle les sinistrés à se signaler auprès de la Croix-Rouge, de sorte que les secours ne visitent pas les résidences déjà abandonnées par leurs occupants.
L’organisme a lancé un appel aux dons pour «répondre aux besoins immédiats, appuyer les efforts de secours et favoriser le rétablissement» des gens touchés. Les personnes souhaitant faire une contribution peuvent appeler le 1-800-418-1111.
CIRCULATION PERTURBÉE
L’autoroute Transcanadienne entre Fredericton et Moncton est toujours fermée à la circulation. Le ministère des Transports et de l’Infrastructure indique que l’axe routier n’ouvrira qu’une fois que les eaux se seront retirées. Aucune date n’a été avancée pour le moment.
«Nous surveillons la situation de près et nous ouvrirons les routes dès qu’elles seront sécuritaires pour le public», souligne Greg MacCallum.
La route 10, à l’ouest du pont de Chipman, a également été fermée en raison de la présence d’eau sur la chaussée, coupant une partie du village du reste du monde. Au total, la circulation est interrompue sur 41 routes dans la région de Saint-Jean et sur 63 routes de Fredericton et des environs.
LA QUALITÉ DE L’EAU MENACÉE
Jusqu’à ce que les analyses montrent que l’approvisionnement en eau est sécuritaire, il faut faire bouillir l’eau destinée à la consommation ou utilisée à des fins personnelles pendant au moins une minute à gros bouillons,
Le gouvernement provincial a annoncé qu’il offrira aux propriétaires touchés d’effectuer gratuitement l’analyse de l’eau de leur puits.
La santé publique demande aux résidents de ne pas utiliser l’eau de puits privés touchés par une inondation avant que le puits soit désinfecté et que l’eau soit analysée. Il faut attendre 10 jours après le retrait des eaux, puis désinfecter le puits au chlore.