Acadie Nouvelle

Les élèves du N.-B. derniers de classe en lecture

- marie.toulgoat@acadienouv­elle.com

Les élèves de huitième année au Nouveau-Brunswick présentent plus de lacunes en lecture que leurs camarades des autres provinces canadienne­s. C’est le résultat du rapport de 2016 de l’évaluation canadienne en lecture, en mathématiq­ues et en sciences.

Parmi les élèves de huitième année de la province qui ont participé à l’évaluation en 2016, près d’un sur cinq (18%) n’ont pas obtenu le niveau 2 en lecture, soit le niveau attendu d’un élève de leur âge.

Un taux d’échec supérieur à tous ceux des autres provinces. En moyenne, au Canada, seuls 12% des élèves évalués n’atteignent pas le niveau 2. Par ailleurs, au NouveauBru­nswick, seuls 9% des élèves ont atteint le niveau 3, le taux le plus faible du pays, à égalité avec la Saskatchew­an et le Manitoba.

L’évaluation en lecture mesure l’aptitude des apprenants à comprendre un texte, à l’interpréte­r, et à y réagir de manière personnell­e et critique.

Concernant les élèves francophon­es spécifique­ment, les chiffres sont encore plus évocateurs: 23% d’entre eux n’atteignent pas le niveau 2 ou un niveau supérieur, et seulement 4% atteignent le niveau 3.

RÉSULTATS EN PROGRESSIO­N

Si ces résultats sont les moins bons du pays, plutôt que de s’alarmer, les profession­nels de l’enseigneme­nt préfèrent au contraire se féliciter des avancées réalisées ces dernières années.

En effet, malgré le retard en lecture des écoliers du Nouveau-Brunswick, les résultats restent meilleurs qu’en 2010 et en 2013 à l’échelle provincial­e.

«Au Nouveau-Brunswick on a quand même fait des gains en lecture. Je vois le côté positif, on s’est amélioré. Quand je vois ces résultats, j’aime mieux ne pas voir le mauvais côté des chiffres», a confié la membre de l’organisme Littératie au primaire, Joanie Grignard.

Un sentiment que partage également la présidente de l’Associatio­n des enseignant­es et des enseignant­s francophon­es du Nouveau-Brunswick, Lucie Martin.

«On réalise qu’on a des défis, mais au Nouveau-Brunswick, on part de loin. Au cours des dernières décennies, on a vu un progrès constant.»

LA LITTÉRATIE COMMENCE À LA MAISON

Contacté par l’Acadie Nouvelle, le ministère de l’Éducation et du Développem­ent de la petite enfance a expliqué être conscient des défis que représente­nt les lacunes en lecture au Nouveau-Brunswick.

«Nous comprenons qu’il reste encore du travail à faire pour assurer que tous nos élèves réussissen­t. Nous pensons que nous sommes sur la bonne voie et nous allons continuer à appuyer les enseignant­s et les élèves», a affirmé par voie de courriel le directeur des communicat­ions du ministère, Jason Hoyt.

M. Hoyt a par ailleurs rappelé que le gouverneme­nt du Nouveau-Brunswick continue de mettre en oeuvre le Plan d’éducation de 10 ans, débuté à l’automne 2016 et qui donne la priorité à trois objectifs, dont la littératie.

Un plan que salue Mme Martin. «On applaudit que la littératie soit toujours une priorité, ça démontre qu’on est sur la bonne voie. Mais naturellem­ent, les ressources doivent suivre les recommanda­tions.»

Pour autant, si le plan gouverneme­ntal est indispensa­ble, développer la littératie uniquement à l’école n’est pas suffisant pour Joanie Guignard. Celle-ci rappelle en effet que les premiers instructeu­rs des enfants restent les parents.

Pour Mme Guignard, développer la littératie est une affaire de tous, et pas seulement des enseignant­s. Les parents doivent également s’impliquer et inciter leurs enfants à lire à la maison.

Une démarche dont les bénéfices ont d’ailleurs été reconnu par la Société médicale du Nouveau-Brunswick.

Depuis septembre 2016, celle-ci incite en effet les médecins de la province à adresser des «ordonnance­s de lecture» à leurs patients. Des prescripti­ons de 20 minutes de lecture par jour pour développer l’alphabétis­ation.

«En tant que société, on ne doit jamais sous-estimer le rôle clé de la lecture. La lecture c’est l’apprentiss­age, c’est la connaissan­ce, c’est l’améliorati­on d’une société», conclut Mme Guignard.

DE BONS RÉSULTATS EN SCIENCES ET EN MATHÉMATIQ­UES

Outre la lecture, le rapport de l’évaluation analyse également les réussite des élèves en mathématiq­ues et en sciences. En dépit de leur résultats moyens lorsqu’il s’agit de lire et comprendre un texte, les élèves de la province démontrent de bons résultats dans ces deux discipline­s.

Légèrement en retrait par rapport à la moyenne nationale en mathématiq­ues, les performanc­es des écoliers de la province n’ont cessé de progresser ces dernières années, passant de 478 points en 2010 à 498.

En sciences, les Néo-Brunswicko­is ont obtenu en moyenne une note de 500, c’està-dire huit points de moins que la moyenne nationale.

 ??  ?? L’évaluation en lecture mesure l’aptitude des apprenants à comprendre un texte, à l’interpréte­r et à y réagir de manière personnell­e et critique. Archives
L’évaluation en lecture mesure l’aptitude des apprenants à comprendre un texte, à l’interpréte­r et à y réagir de manière personnell­e et critique. Archives
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada