300 emplois annoncés pour le nord du N.-B.
La compagnie HGS Canada, qui se spécialise dans le télétravail, a annoncé dimanche son intention de créer 300 emplois sur une période de quatre ans dans le nord du Nouveau-Brunswick. Jean-François Boisvert
Il y a quelques semaines, la région de Campbellton a été durement frappée par l’annonce de la fermeture prochaine, en juillet, du centre d’appel de la Brookfield Global (BGIS), une fermeture qui créera la perte d’environ 85 emplois. Ce n’est donc pas un hasard si c’est dans cette communauté bien précise que le gouvernement de Brian Gallant a choisi d’effectuer l’annonce de la création de 300 emplois dans le secteur des centres des services pour le nord de la province.
«Une porte s’est fermée, mais une autre porte s’ouvre aujourd’hui», a lancé le premier ministre, soulignant qu’il s’agit d’une alternative intéressante pour les employés bientôt mis à pied par BGIS.
Campbellton ne sera toutefois pas la seule à profiter de ces emplois. Puisqu’il s’agit de télétravail – donc de postes à domiciles –, ceux-ci ne seront pas concentrés dans un lieu ou une région précise, ce qui explique que l’annonce touche l’ensemble du nord, du Madawaska à la Péninsule acadienne.
Afin d’attirer cette entreprise dans la province, le gouvernement a promis un investissement jusqu’à concurrence de 1,19 million $. Cet investissement se fera par le biais de subventions salariales. L’argent ne sera ainsi octroyé que si les emplois sont créés et maintenus.
Dans son discours, Brian Gallant a dit vouloir faire croître l’industrie des centres d’affaires dans la province.
«Le télétravail permet aux gens du Nouveau-Brunswick de gagner leur vie tout en demeurant dans leur communauté. Il s’agit déjà d’une industrie importante employant 18 000 Néo-Brunswickois. Et il y a encore énormément de potentiel de croissance dans ce secteur», a-t-il indiqué, notant que la grande qualité de la connexion internet (la plus rapide au pays) et le bilinguisme de la population sont deux atouts souvent cités par les entrepreneurs de ce secteur en faveur du Nouveau-Brunswick.
Selon lui, l’annonce seule de HGS représente des retombées économiques d’environ 34 millions $ pour le nord de la province. Une cinquantaine d’employés seraient d’ailleurs déjà entrés en fonction.
Hinduja Global Solution – ou HGS – est une entreprise qui se spécialise dans le service à la clientèle. Au Nouveau-Brunswick, les appels devraient toucher pour le moment les télécommunications. Elle compte 44 000 employés répartis à travers le globe. Sa filiale canadienne est présente dans plusieurs provinces. Chef de travail de base domestique, Marco Colaiacovo n’a pas été mesuré d’indiquer quel sera le salaire moyen des futurs employés, se contentant de souligner qu’ils seront compétitifs et que les emplois seront accompagnés de bénéfices.
«Il faut ajouter à cela le fait que les employés travailleront de la maison, donc qu’ils épargneront en essence, en uniforme, en nourriture, etc. On estime ces épargnes à environ 3500$ annuellement. C’est significatif», explique-t-il, ajoutant que les emplois viennent avec une formation de trois semaines entièrement défrayées par la compagnie.
Mairesse de Campbellton, Stéphanie Anglehart-Paulin estime que cette nouvelle viendra jeter un baume sur la perte subie par sa communauté récemment.
«C’est certain que ce n’est pas dans un lieu physique, mais ça demeure très intéressant. Ça va permettre à des mères de famille d’avoir un travail à partir de la maison, aux personnes handicapées d’avoir un meilleur accès à l’emploi, aux travailleurs de BGIS une option après le mois de juillet. Au final, ce sont des familles qui vont rester ici, dépenser ici. Donc c’est très positif», explique-t-elle.
Également présent à cette annonce, le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Croissance démographique, Gilles LePage, a souligné que ces 300 emplois sont compris dans les 600 emplois promis récemment par son gouvernement. Le reste de la promesse devrait suivre au cours des prochaines semaines.