Des centaines de personnes attendent de rentrer chez elles
La crue du fleuve Saint-Jean devrait demeurer au-dessus du seuil d’inondation au moins jusqu’à samedi dans la majorité des régions affectées malgré la légère baisse du niveau de l’eau. Connie Bohaker et sa fille Haylie font partie des centaines de personnes qui attendent impatiemment la fin des inondations dans le sud et l’ouest du Nouveau-Brunswick pour pouvoir rentrer chez elles. Elles ont dû évacuer leur résidence de Waasis, près de Fredericton, de toute urgence lorsqu’il est devenu clair que le niveau de l’eau déjà élevé n’avait pas encore fini de monter. «On ne pouvait même pas descendre les escaliers. Mon voisin a dû me transporter dans ses bras. Les pompiers sont venus et nous ont tous évacués», raconte-telle. «En situation d’urgence, tu ne penses pas à amener de la nourriture ou des vêtements supplémentaires. Tu ramasses juste quelques trucs en espérant que ça ne durera que quelques jours.» «J’ai un chien que j’ai dû placer au chenil. J’ai été très chanceuse que quelqu’un ait accepté de la prendre gratuitement.» Depuis, Connie et sa fille de 10 ans vivent chez sa fille aînée, son copain et leur fille. «Nous sommes pas mal à l’étroit, mais on s’arrange.» Mardi, elles n’avaient toujours aucune idée du moment où elles pourraient retourner chez elles, même si l’eau a commencé à descendre dans la région. Le fleuve était toujours 1,14 mètre au-dessus du seuil d’inondation à Fredericton, 2,3 mètres à Jemseg et 1,44 mètre dans la région de Saint-Jean et Quispamsis. Selon les prévisions du ministère de l’Environnement et des Gouvernements locaux, les eaux devraient passer sous le seuil critique samedi à Fredericton, puis dimanche dans la plupart des autres régions. «Même si les eaux ont commencé à reculer, le processus est très lent et prendra du temps. Soyez patients et planifiez en conséquence», a indiqué le spécialiste des sciences de l’eau du ministère, Jasmin Boisvert. Même lorsque le fleuve aura retrouvé son niveau habituel, bien des résidents devront encore attendre avant de pouvoir rentrer chez eux. Les autorités devront d’abord vérifier l’état des routes et des ponts, puis l’intégrité et la salubrité de chaque maison touchée. Certaines résidences seront sans aucun doute une perte totale, a prévenu le directeur de l’Organisation des mesures d’urgence, Greg MacCallum. «Dans certains cas, les gens vont retourner chez eux et trouver des dommages importants. Ces résidences ne seront pas habitables immédiatement et peut-être qu’elles ne le seront jamais plus.» Connie Bohaker n’est pas inquiète outre mesure pour sa résidence puisqu’elle est locataire et non propriétaire. Elle sait d’ailleurs pour être retournée chez elle une fois en canot pneumatique que l’eau n’a pas trop endommagé ses objets personnels. L’attente est malgré tout interminable. «Je me dis toujours “dans quelques jours peut-être”, puis ces quelques jours passent et c’est non.» - MRC