La Presse annonce qu’elle devient un OSBL
La Presse annonce qu’elle devient un organisme sans but lucratif.
Le président du quotidien de la rue Saint-Jacques, Pierre-Elliott Levasseur, a annoncé mardi que «pour assurer son développement (La Presse) évoluera au sein d’une structure sans but lucratif qui deviendra l’unique actionnaire de La Presse».
Dans un mot de l’éditeur publié sur le site lapresse.ca, M. Levasseur explique que «tout profit éventuellement généré par les opérations, toute aide gouvernementale, tout argent recueilli auprès de donateurs seront ainsi consacrés aux opérations de La Presse».
Power Corporation se retire donc comme actionnaire du quotidien. Avant son retrait, l’entreprise versera toutefois une contribution de 50 millions $ à La Presse. Power Corporation s’est également montrée prête à s’entendre avec les syndicats de façon à sécuriser les obligations passées des régimes de retraite. Aucune perte d’emploi n’est prévue pour l’instant.
M. Levasseur dit maintenant souhaiter qu’Ottawa mette rapidement en oeuvre son intention d’appuyer financièrement les médias écrits, tel que promis dans son dernier budget.
«Le fédéral a annoncé dans le budget qu’il était prêt à soutenir les médias écrits, mais pas ceux qui étaient détenus par des familles riches ou de grandes entreprises», a noté M. Levasseur en conférence de presse, mardi avant-midi.
Pierre-Elliott Levasseur a assuré que la transformation de La Presse représentait une «décision réfléchie dans le contexte dans lequel notre industrie évolue».
«Nous, ce qu’on voit, c’est que la réalité des médias a évolué au cours des dernières années et on devait adapter notre modèle», a-t-il expliqué.
Plus précisément, on prévoit constituer prochainement une fiducie d’utilité sociale, qui deviendra l’unique actionnaire de La Presse. Ce changement de structure nécessitera l’abrogation d’une disposition d’une Loi privée adoptée en 1967 qui régit la propriété de La Presse. La nouvelle structure sera mise en place lorsque la disposition législative sera abrogée, précise-t-on.
L’éditeur de La Presse, Guy Crevier, lui aussi présent à la conférence de presse, a par ailleurs insisté sur le fait que ce changement de structure ne doit pas être perçu comme un échec du modèle mis en place lors du lancement de l’application La Presse+ et l’abandon du papier.
«Ce n’est pas un insuccès, La Presse+», assure-t-il, ajoutant que ce média fait partie des joueurs réussissant à aller chercher la plus grande part des revenus numériques au Canada.
«Est-ce que c’est suffisant pour soutenir une salle des nouvelles de l’importance de La Presse? Peut-être pas assez», a-t-il admis.
MM. Levasseur et Crevier ont indiqué qu’ils n’avaient pas l’intention de se tourner vers un modèle payant pour La Presse+ dans l’avenir et ajouté que la modernisation de leur application mobile faisait partie de leur plan.