Acadie Nouvelle

Donald Trump retire les États-Unis de l’accord avec l’Iran

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Le président américain, Donald Trump, a mis ses menaces à exécution, mardi, en annonçant que les États-Unis allaient se retirer de l'entente sur le nucléaire iranien, conclue en 2015 avec les puissances européenne­s, la Russie et la Chine.

«Nous ne pouvons empêcher une bombe nucléaire iranienne avec la structure pourrie de l'accord actuel. L'entente avec l'Iran est défaillant­e dans son essence même», a déclaré le président lors d'un discours d'une dizaine de minutes à la Maison-Blanche.

M. Trump a justifié sa décision par le fait que cet «accord désastreux» n'empêchait pas l'Iran de développer son programme nucléaire et de financer des organisati­ons terroriste­s au Moyen-Orient.

«Cet accord a été si mal négocié que même si l'Iran le respecte complèteme­nt, le régime peut malgré tout être sur le bord d'une percée nucléaire en une courte période de temps», a-t-il déclaré.

M. Trump croit que si les États-Unis restaient dans l'accord, il y aurait une course à l'armement nucléaire au MoyenOrien­t.

Le président américain a d'ailleurs évoqué les documents exposés la semaine dernière par le gouverneme­nt israélien, selon lesquels l'Iran aurait tenté de mettre au point la bombe nucléaire avant de signer l'accord de 2015.

Israël ne disposait de preuve pour démontrer que l'accord aurait été violé, depuis. Mais selon Israël, cela prouve que l'Iran n'est pas digne de confiance, car ses dirigeants ont toujours nié avoir l'intention de construire une telle bombe.

L'accord sur le nucléaire iranien a été conclu en juillet 2015 sous l'ancienne administra­tion de Barack Obama. Il prévoyait la levée de sanctions contre l'Iran, qui, en retour, s'est engagé à freiner ses ambitions nucléaires. Les puissances européenne­s ont tenté dans les derniers mois de convaincre Donald Trump de rester dans l'accord, en vain.

Après son discours d'une dizaine de minutes à la Maison-Blanche, M. Trump a d'ailleurs signé une note présidenti­elle pour signifier son intention de rétablir les sanctions imposées au régime iranien.

Le président s'est adressé au peuple iranien à la fin de son discours, pour l'assurer du soutien des États-Unis, malgré leur retrait de l'accord.

«L'avenir de l'Iran appartient à son peuple. (Les citoyens) sont les héritiers légitimes d'une culture riche et d'une terre antique. Ils méritent un pays qui rend justice à leurs rêves», a-t-il déclaré.

«Les dirigeants de l'Iran vont naturellem­ent dire qu'ils refusent de négocier une nouvelle entente. Et c'est correct, je dirais la même chose si j'étais à leur place. Mais le fait est qu'ils vont vouloir conclure un nouvel accord à long terme, qui bénéficier­a à l'Iran et au peuple iranien», a-t-il ajouté.

L'IRAN TEND LA MAIN AUX AUTRES PAYS

Quelques minutes après l'annonce de Donald Trump, les réactions ont commencé à affluer, notamment du côté de l'Iran.

À Téhéran, le président Hassan Rouhani a affirmé qu'il était possible, «à court terme», de négocier avec les autres signataire­s de l'accord, signalant toutefois que son pays pourrait recommence­r à produire à plein régime de l'uranium enrichi d'ici quelques semaines.

«Si, à la fin de cette courte période, nous concluons que nous pouvons avoir ce que nous demandons dans l'entente, elle survivra», a-t-il affirmé en direct de la télévision d'État.

Son ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, se rendra prochainem­ent dans les pays qui restent engagés envers l'accord.

L'ancien président Barack Obama a dénoncé une «grave erreur» de son successeur.

Dans un long message publié sur sa page Facebook, M. Obama rappelle que l'objectif de l'accord n'était pas de «régler tous nos problèmes avec l'Iran».

«C'était clair à nos yeux que l'Iran avait un comporteme­nt déstabilis­ant - dont son appui au terrorisme et ses menaces à l'égard d'Israël et de ses voisins. Mais c'est précisémen­t pourquoi il était si important d'empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire», a-t-il écrit.

Selon l'ex-président démocrate, sans cet accord avec l'Iran, les États-Unis pourraient se retrouver avec deux problèmes de taille: le régime iranien pourrait se procurer l'arme nucléaire, ou il pourrait y avoir une autre guerre au Moyen-Orient.

Son ancien secrétaire d'État John Kerry, qui, selon certains médias, travaillai­t en coulisses pour sauver l'accord, s'est désolé de cette décision «qui affaiblit et isole» les États-Unis.

«L'étendue des dommages dépendra de ce que l'Europe peut faire pour maintenir l'accord», a-t-il affirmé dans une déclaratio­n relayée sur les réseaux sociaux.

 ??  ?? Le président Hassan Rouhani a affirmé mardi qu’il était possible de ménager l’accord. Sinon, le pays redémarrer­a son programme d’enrichisse­ment de l’uranium d’ici quelques semaines. – Gracieuset­é: Bureau du président de L’Iran
Le président Hassan Rouhani a affirmé mardi qu’il était possible de ménager l’accord. Sinon, le pays redémarrer­a son programme d’enrichisse­ment de l’uranium d’ici quelques semaines. – Gracieuset­é: Bureau du président de L’Iran

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