Le député Chris Collins poursuit Brian Gallant pour diffamation
Le député provincial Chris Collins ne se présentera pas sous la bannière libérale lors des prochaines élections et compte poursuivre Brian Gallant en diffamation.
Le représentant de Moncton-Centre et président de l’Assemblée législative – suspendu du caucus libéral depuis avril parce qu’il est visé d’allégations de harcèlement – a largué cette bombe par voie de déclaration écrite, jeudi en début de soirée.
Dans le document, il explique qu’il n’apprécie pas du tout comment son dossier a été géré par le premier ministre et qu’il ne pourra plus «utiliser mon nom ou ma réputation afin d’appuyer ce “leader”».
Il ne se présentera donc pas comme candidat libéral en vue des élections provinciales de septembre.
Chris Collins indique qu’il a donné la directive à son avocat d’entamer les démarches afin de poursuivre Brian Gallant en diffamation.
Il annonce aussi qu’il siégera comme député indépendant jusqu’aux élections (une décision sans conséquence, puisque l’Assemblée ne siégera pas d’ici-là).
Il ne dit pas s’il compte tout de même se présenter en septembre, sous une autre bannière ou comme indépendant, et affirme devoir prendre de nombreuses décisions quant à son «avenir politique et professionnel».
Dans une déclaration écrite, Brian Gallant a réagi à cette nouvelle en disant qu’il a géré les allégations visant Chris Collins «de la façon la plus juste afin de respecter les droits de toutes les personnes concernées» et qu’il ne fera pas d’autres commentaires.
COLLINS VIDE SON SAC
Chris Collins se trouve dans la tourmente depuis le 5 avril, lorsque le premier ministre a annoncé qu’il faisait face à des allégations de harcèlement de la part d’un ancien employé de l’Assemblée.
L’identité de la partie plaignante, son sexe et la nature des allégations n’ont pas été révélés par Brian Gallant, qui a décidé de suspendre M. Collins immédiatement du caucus libéral. Une enquête indépendante a par la suite été commandée.
Dans la déclaration écrite qu’il a envoyée aux médias jeudi soir, Chris Collins brise le silence à ce sujet pour la première fois.
Il raconte comment il a été mis au parfum des allégations au même moment que les médias, le 5 avril.
Il dit avoir été avisé de cette affaire par un représentant du bureau du premier ministre et deux députés libéraux sortants (et ayant annoncé leur retraite) lors d’une rencontre «surprenante, intimidante et dénuée de tout souci de la vie privée».
Chris Collins accuse le premier ministre d’avoir bafoué ses droits et d’avoir géré cette affaire de façon «rien de moins qu’atroce». «Le processus a été ignoré et le dossier a été géré de façon extrêmement préjudiciable par M. Gallant», dit-il.
Il affirme ne pas comprendre comment celui-ci, un avocat de profession, a pu ne pas comprendre que «les droits d’un citoyen doivent être respectés, pas bafoués à la télévision nationale».