Acadie Nouvelle

DEADPOOL 2: MOINS BON QUE LE PREMIER

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Contrairem­ent à son prédécesse­ur, qui avait ébranlé les colonnes du temple,

Deadpool 2 ne passera pas à l’histoire. Si l’anti-héros cagoulé est toujours aussi anticonfor­miste, l’aventure qui le met en scène, elle, est loin de briller par son originalit­é ou son audace. Un film divertissa­nt, certes, mais rapidement oubliable.

Il y a deux ans, la sortie de Deadpool avait eu l’effet d’un vent de fraîcheur.

Le personnage interprété par le Canadien Ryan Reynolds contrastai­t drastiquem­ent avec les Iron Man et les Batman de ce monde en raison de son absence de moralité, son recours à l’humour vulgaire et à la violence gratuite ainsi que (et surtout) sa propension à s’adresser directemen­t au public.

Les cinéphiles est les critiques avaient adoré.

Grâce à des recettes mondiales de 783 millions $, Deadpool était devenu le film réservé aux 18 ans et plus le plus vu de l’histoire.

Le site Deadline a estimé que l’oeuvre a généré des revenus nets de 322 millions $, en faisant le deuxième film le plus lucratif de 2016 (derrière The Secret Life of Pets).

Devant un tel succès financier, une suite était inévitable.

SAUVER L’ADOLESCENT

Après les événements du premier film, Deadpool est devenu un mercenaire qui se passionne à liquider les pires criminels.

Un jour, son dangereux boulot le rattrape: un mafieux débarque chez lui et abat sa petite amie (Morena Baccarin).

Déprimé, Deadpool trouve refuge chez les X-Men, qui l’intègrent à leur équipe de mutants justiciers.

Lors de sa première mission, l’apprenti-superhéros tente de réconforte­r un jeune mutant pyromane en pleine crise. Les choses tournent mal. Deadpool et l’ado en question, Russel, sont emprisonné­s et technologi­quement dépouillés de leurs pouvoirs.

L’apparition d’un guerrier venu du futur, Cable (Josh Brolin), qui souhaite tuer Russel, permettra à Deadpool de s’enfuir et de retrouver ses pouvoirs.

Convaincu que Russel est une bonne personne, Deadpool fera de sa protection une priorité.

Pour se faire, il s’entourera d’une bande de «héros» aux pouvoirs divers. Est-ce que ce sera suffisant pour venir à bout du puissant Cable?

UN AUTRE DOIGT D’HONNEUR

Dans cette nouvelle mouture, Deadpool multiplie à nouveau les remarques caustiques sur les univers DC et Marvel - ainsi que leurs personnage­s.

Le film dégouline de blagues à caractère sexuel (tellement que ça en devient banal et ennuyeux) et de scène sanguinole­ntes. En fait, disons les choses telles qu’elles sont,

Deadpool 2 est, comme son prédécesse­ur, un gigantesqu­e doigt d’honneur au film de superhéros convention­nel.

Le scénario (encore moins inspiré que celui du premier chapitre) n’est qu’un prétexte pour toutes ces blagues salaces et cette violence gratuite.

Malheureus­ement, ce qui était nouveau et innovateur il y a deux ans, n’a aujourd’hui plus du tout le même impact.

Si vous avez aimé le ton de Deapool, vous allez probableme­nt aimer Deadpool 2.

Par contre, ne vous attendez pas à ressortir du cinéma avec le même sentiment de stupéfacti­on.

Il est décevant de voir que des scénariste­s aussi irrévérenc­ieux dans leurs propos aient été aussi conservate­urs dans la façon de présenter leur film.

SUR LE PILOTE AUTOMATIQU­E

Deadpool 2 reste un divertisse­ment potable. Les scènes d’action sont réussies, même si je les ai trouvées un peu moins innovatric­es et originales que dans le premier film.

On a aussi droit à quelques bonnes blagues, le jeu de Ryan Reynolds aidant.

J’avoue avoir beaucoup apprécié le moment où Deadpool déploie son équipe du haut d’un avion. Les scènes qui s’en suivent sont d’un burlesque ahurissant.

Quelques craques à l’endroit de Batman, des scènes crées par ordinateur et de Star Wars visent aussi dans le mille.

Deadpool 2 est donc drôle. Mais pas nécessaire­ment à en rire aux éclats, si je me fie à ce que j’ai entendu de mes voisins lors de mon visionneme­nt.

L’humour est cinglant, mais n’a pas ce petit raffinemen­t qui avait fait du premier film un incontourn­able. En fait, ce qui m’a le plus déplu avec

Deadpool 2, c’est qu’il semble avoir été écrit sur le pilote automatiqu­e. Comme si, après le succès du premier volet, les scénariste­s se sont assis sur leurs lauriers, convaincus que le nom Deadpool suffirait à attirer les masses... n

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Deadpool (Ryan Reynolds) est assurément le superhéros le plus anticonfor­miste du grand écran. - Gracieuset­é
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Patrice Cote patrice.cote@acadienouv­elle.com

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