Une idée trop belle pour être réalisable?
Au-delà de ces questions incontournables, on peut se demander si des élus néo-brunswickois oseront même évaluer la possibilité de lancer un tel programme. Parce que politiquement parlant, cela peut s’avérer une pente glissante de proposer de consacrer des sommes considérables à l’achat de maisons pour ensuite les démolir (et de forcer des propriétaires à quitter des propriétés qui, dans certains cas, sont transmises de génération en génération). «Politiquement, c’est tout à fait controversé. Nos recherches démontrent que c’est la meilleure idée… et la moins populaire, politiquement parlant», dit Jason Thistlethwaite Il ne se fait pas trop d’idées à ce sujet. Lors que des inondations ont lieu, les gouvernements provinciaux ont l’habitude de dédommager les propriétaires et de se croiser les doigts que les prochaines inondations majeures n’auront pas lieu avant la fin de leur mandat, dit-il. Et dans une province comme le Nouveau-Brunswick, qui a une lourde dette publique et dont l’économie ne pète pas exactement le feu, un tel programme risque d’être encore moins politiquement attrayant qu’ailleurs au pays. «C’est difficile, surtout pour une province comme le NouveauBrunswick, qui fait déjà face à des défis économiques», dit cet universitaire ontarien. Toujours est-il que si le gouvernement du Nouveau-Brunswick décide de tenter le coup, c’est le temps de le faire tandis que les inondations viennent de se produire, croit Jason Thistlethwaite «Il y a une fenêtre, au Nouveau-Brunswick, pour proposer des idées qui ébranlent l’ordre établi et qui pourraient (ou pas) fonctionner. Des responsables provinciaux nous ont dit que cette fenêtre, après une inondation, reste ouverte environ 18 mois. Le temps pour du leadership, c’est maintenant.» - PRN