Acadie Nouvelle

Le CCNB expériment­e les salles de classe virtuelles

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Il est désormais possible d’étudier au collège sans jamais y mettre les pieds. Au CCNB, les salles de classe virtuelles transforme­nt la façon d’enseigner. Simon Delattre

Dans la classe de Philippe McGraw, il n’y a plus de tableau. L’enseignant du campus de Dieppe présente son cours en se servant d’un logiciel.

Aujourd’hui, un seul étudiant du programme Assurances de dommages est présent dans la salle. Tous les autres suivent le cours à distance et communique­nt par webcaméra.

Philippe McGraw, lui, travaille derrière trois écrans. La plateforme Adobe Connect lui permet de partager du contenu, d’organiser des examens, de partager son écran pour faire une démonstrat­ion d’un logiciel, d’annoter, de surligner un texte ou encore de dessiner un schéma sur un tableau blanc virtuel.

Dans son cours, on ne lève pas la main, il faut cliquer sur une icône pour demander la parole.

«Que l’étudiant soit en salle de classe ou à la maison, nous sommes dans un monde virtuel, donc ça ne change rien. J’ai les mêmes outils qu’en classe traditionn­elle, mais c’est certain que je ne peux pas enseigner de la même façon», résume l’enseignant.

Plusieurs de ses étudiants vivent dans le nord de la province. L’un d’entre eux a même suivi le cours pendant plusieurs mois depuis le Maroc.

Ronald Lavigne, âgé de 51 ans, étudie au CCNB sans quitter sa résidence de Nicholas-Denys dans la région Chaleur. Malgré des connaissan­ces limitées en informatiq­ue, il s’est très vite adapté.

«Étant donné que je pouvais suivre ce cours de chez moi, ça faisait mon affaire. Pour un gars comme moi qui ne connaissai­t rien dans les ordinateur­s, le programme est bien fait. Je suis vraiment surpris.»

La salle virtuelle facilite l’accès aux études et permet une meilleure conciliati­on études-travail-vie personnell­e, croit M. McGraw.

«On a des personnes qui retournent du marché du travail et qui ont des familles. Elles ne veulent pas forcément déménager à Dieppe et louer un appartemen­t. Elles peuvent suivre le programme sans avoir à sortir de chez-elles. Et moi aussi, si mon garçon est malade, je peux enseigner depuis chez moi sans annuler le cours.»

Les étudiants peuvent également avoir accès à un enregistre­ment du cours en cas d’absence ou de problème technique.

«Si l’étudiant perd sa connexion internet ou s’il n’a pas capté quelque chose, il peut revoir le cours à tête reposée», souligne l’enseignant.

Le CCNB offre des classes virtuelles pour quatre de ses programmes: Assurances de dommages, Dessin technique et industriel, Cybersécur­ité et Intelligen­ce informatiq­ue.

Philippe McGraw croit que ce mode d’enseigneme­nt deviendra de plus en plus commun.

«Il y a beaucoup d’intérêt parmi les étudiants, dit-il. On a des personnes qui nous disent qu’elles seraient intéressée­s par tel ou tel programme s’il était lui aussi donné de façon virtuelle.» Selon lui, le contact humain ne disparaît pas pour autant. «Il y a un esprit de classe qui se développe même si nous sommes dans un monde virtuel. Il y a des liens qui se créent, les étudiants s’entraident.»

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Robert Bourgeois communique avec ses étudiants via une plateforme de classe virtuelle. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre

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